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Commis d’office, rejetés par Habré : les avocats assument leur rôle
Publié le samedi 12 septembre 2015  |  Le Quotidien
Ouverture
© aDakar.com par DF
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture".




Ils ont été chahutés par Habré et ses «vrais avocats». Me Mbaye Sène et Cie, commis d’office par les Cae, jouent pleinement leur rôle à la barre en «maltraitant» et récusant des témoins. Loin d’être découragés ou complexés par les observations de leur client qui avait craché sur eux à leur désignation, ils s’imposent à la barre.

Les avocats commis d’office pour défendre Habré ne font pas dans la figuration. Hier, la défense n’a pas ménagé le témoin clé de l’accusation. Me Mbaye Sène a cherché à faire passer implicitement Facho Balaam, témoin clé auditionné hier, pour un «traitre» qui a comploté contre les gouvernements de Habré et de Goukouni Weddey en s’alliant à Mouammar Kadhafi. L’avocat le sermonne : «Vous complotez contre votre Etat en rencontrant Kadhafi pour solliciter des armes afin de combattre la force publique». «Notre alliance avec Tchad n’était pas un marchandage. Le pouvoir de Habré était rebelle parce qu’il n’a pas respecté les accords de Lagos. Nous étions légaux», a rétorqué Facho. «Mais vous étiez au courant des ambitions expansionnistes de Kadhafi pour la bande d’Aozou», tonne l’avocat de la défense. «Des fois, répond le témoin, il faut s’allier avec le diable pour atteindre ses objectifs. C’est ce que nous avons fait. Mais Kadhafi savait très bien que quel que soit le régime en place, les Tchadiens allaient se battre pour la bande d’Aozou. Notre souhait dans cette alliance était de changer le processus égocentrique et autoritaire du régime de Habré.»

Revenant à la charge, Mbaye Sène poursuit : «Pourquoi avoir refusé la main tendue de Habré pour s’allier à Kadhafi». «Parce que Habré n’était pas un bon chef d’Etat, il ne s’occupait pas de la santé ni de l’éducation. Mais c’est lui qui allait en guerre, qui affamait son Peuple et qui le terrorisait avec la Direction de la documentation et de la sécurité (Dds).»

Le témoin Facho Balaam apparenté à Clément Abaifouta et à Souleymane Ngengeng
La défense perd sa récusation
En début d’audience hier, le témoin Facho Balaam a dit qu’il avait des liens de parenté avec Clément Abaifouta qui se trouve être son neveu et de Souleymane Ngengeng, son beau-frère. Tous les deux sont des victimes présumées et à la base de la plainte qui justifie le procès actuel de Habré. C’est la raison pour laquelle Me Mbaye Sène, avocat de Habré, a demandé au président de le faire comparaître à titre de renseignement. Après concertation avec ses assesseurs, Gberdao Kam a décidé finalement de le faire entendre à titre de témoin.
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