La région de Matam et le département de Podor souffrent de malnutrition par déficit, a souligné, jeudi à Somone (Mbour), la conseillère en micronutriment à la Cellule de lutte contre la malnutrition (CLM), docteur Ndèye Khady Touré.
‘’Il sévit dans ces zones un problème de malnutrition par déficit et c’est tout ce qui est malnutrition aigu, donc sévère’’, a-t-elle expliqué, dans une entretien avec l’APS, en marge de la clôture de l’atelier d’élaboration du document de Politique nationale de développement de la nutrition (PNDN).
D’après Ndèye Khady Touré, ’’même si une cartographie exacte n’est pas disponible, on retrouve dans la zone Nord, une malnutrition par excès qui se révèle par l’obésité, c’est à dire le surpoids’’.
‘’On se rend compte que c’est toujours dans le Nord et principalement dans la région de Saint-Louis qu’elle est plus présente. Ce qui nous fait dire que le double fardeau de la malnutrition sévit au nord du Sénégal’’, s’est-elle désolée ,indiquant que l’obésité, la carence en zinc sont aussi des cas de malnutrition.
Selon elle, il y a un autre facteur de malnutrition, notamment l’anémie que l’on retrouve partout au Sénégal. D’ailleurs, a-t-elle dit, la dernière Enquête Démographique et de Santé du Sénégal Continue 2014 (EDS-Continue 2014) montre que l’anémie est présente sur 60 % des enfants et 50% des femmes.
‘’C’est une prévalence très élevée’’ a-t-elle soulignée, non sans préciser que ’’lorsqu’on parle de l’anémie dans la malnutrition, c’est lorsqu’on arrive à la maladie’’. ‘’Il faudrait qu’on prenne en compte la nutrition bien avant qu’on en arrive à la maladie’’, a-t-elle ajouté.
A à ce sujet, elle fait comprendre que la Cellule de lutte contre la malnutrition veut jouer sur l’approche multisectorielle, qui parait très importante pour lutter contre la malnutrition.
‘’Si on prend le secteur de l’agriculture, notamment la production agricole où on parle de l’autosuffisance, il faudra qu’elle soit une production à haute valeur nutritive’’, a-t-elle expliqué.
‘’Au niveau de l’élevage aussi, il ne s’agira plus d’avoir une belle bête, grosse, grasse, mais plutôt une bête, sur la valeur nutritive de la chaire et qui a un impact sur la réduction des carences’’, a-t-elle recommandé.
Ndèye Khady Touré a fait savoir que c’est sur cette intégration de la nutrition à l’intérieur des secteurs qu’il faudrait jouer pour ne plus connaitre de malnutrition au Sénégal en faisant de sorte que chaque secteur, dans le domaine de ses interventions, puisse réfléchir sur la nutrition.