Hissein Habré était un bon administrateur qui ‘’contrôlait tout’’, grâce à ‘’un réseau d’information très perfectionné’’, a affirmé, jeudi, à Dakar, l’ancien secrétaire d’Etat du Tchad Faustin Facho Balaame, cité comme témoin par les Chambres africaines extraordinaire (CAE) dans le procès de l’ex-chef d’Etat tchadien.
‘’Habré contrôlait tout, et c’est un cousin à lui dont je vais taire le nom, car il a été dans son gouvernement, qui me l’a confié ’’, a t-il dit, précisant que la DDS (Direction de la documentation et de la sécurité (police politique du régime de Habré) ‘’ était partout et semait la terreur dans le pays’’.
Selon lui, ‘’ Habré avait un réseau d’information très perfectionné, il n’était pas possible qu’un tchadien disparaisse, sans qu’il ne soit au courant’’.
Faustin Facho Balaame est revenu sur l’accord de Lagos, en 1979, qui était selon lui ‘’la base du processus de démocratisation du Tchad, mais qui a été rejeté par Habré’’, un rejet à l’origine selon lui de ‘’la discorde’’ entre lui et l’ancien président tchadien.
A l’époque des faits, M. Balaame était secrétaire général du parti politique de l’opposition UND (Union nationale démocratique) et membre du GUNT (Gouvernement d’Union nationale de transition).
‘’Il s’en est suivi une guerre de 10 mois, mais nous avons reçu le soutien de Kadhafi (ancien chef de l’Etat libyen), à travers des armes et des hommes pour repousser l’armée de Habré’’, explique toujours le témoin.
‘’Nous avons choisi de faire alliance avec Kadhafi, car nous n’avions pas d’autres choix’’, a-t-il poursuivi, avant d’ajouter : ‘’Notre collaboration avec Kadhafi n’est pas un marchandage, car le Tchadien est très patriote’’.
Hissein Habré poursuivi pour crimes de guerre, crime contre l’humanité et torture, ne reconnaît toujours pas les CAE et a opté, depuis le début du procès, pour le silence comme stratégie de défense.