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Appelé à la barre par le juge burkinabè : Habré kam sur sa chaise
Publié le vendredi 11 septembre 2015  |  Le Quotidien
Ouverture
© aDakar.com par DF
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture".




Appelé à la barre pour l’interrogatoire de personnalité, Hissein Habré est resté calfeutré sur sa chaise comme s’il était dans son salon en balançant le pied droit en l’air. Le juge burkinabè, Gustave Kam, a pris acte en consignant son attitude dans le procès-verbal.

Ancien seigneur de guerre, Hissein Habré a plusieurs cordes à son arc. Appelé à la barre pour l’interrogatoire de personnalité, qui fait partie de l’ordre normal du processus judiciaire, l’ex-Président tchadien est resté fidèle à sa stratégie de défense : le boycott. Le juge Gustave Kam tonne : «L’accusé Hissein Habré est invité devant la barre.» L’ex-homme fort de Ndjamena reste zen, immobile sur sa chaise. Le président de la Chambre d’assises renouvelle son appel. Balançant son pied droit en l’air, il reste de marbre. M. Kam prend acte et constate : «L’accusé refuse d’assurer sa défense.» Cette fois-ci, il n’a pas critiqué la Chambre comme il l’a fait lundi.

Les réserves de la partie civile
Auparavant, les avocats des deux parties ont chacun déposé un document écrit sur lequel ils émettent des réserves par rapport à l’ordonnance de renvoi. Me Beauthier, un des avocats des victimes, voulait commenter ses réserves. Mais, le président a opposé son veto. Me, dit-il, «on ne va pas commencer le débat maintenant». «Je vous ai dit que la cour n’est pas liée à l’ordonnance de renvoi. On va faire connaissance d’abord, avec toutes les preuves, pour ensuite se prononcer sur la question du mode de responsabilité de l’accusé dont vous avez soulevé», répond Gberdao Gustave Kam sur un ton assez ferme.

Des soucis techniques parasitent l’audience
Le troisième jour du procès de l’ex-Président du Tchad a démarré hier dans la confusion. Les deux témoins du jour Arnauld Dingammadji, expert tchadien et Yakhara Gassama Diop, annoncés à la barre ne se sont pas pointés à l’heure indiquée. Le premier nommé est arrivé en retard. Yakhara Gassama Diop, elle, a eu un empêchement de dernière minute mais promet de venir aujourd’hui selon les explications du procureur interpellé par le président de la Cour. «A l’avenir, assurez-vous que tous les témoins soient à l’heure indiquée parce que cela va nous causer des problèmes. Par contre, nous faisons droit à votre requête consistant à diffuser un enregistrement sonore de l’émission Archives d’Afrique de Alain Foca de Radio France Internationale (Rfi) avant d’autoriser la diffusion de l’élément sonore.» Là aussi, la cour a eu droit à un autre couac. L’élément sonore se fait désirer. Les techniciens de la Rts, chargés de diffuser la vidéo, ont eu toutes les peines du monde pour mettre en marche le film qui retrace un peu le parcours de Hissein Habré.

Les minutes s’égrènent. Gberdao Gustave Kam s’impatiente. «Combien de temps suffira-t-il pour que l’élément sonore soit diffusé ?, demande-t-il au procureur. Mbacké Fall répond : «Ce sont des soucis techniques qui arrivent mais cela va se régler tout de suite», tempère-t-il.
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