La Chine reste consensuelle en techniques de réparation des monuments historiques en pierres détériorés, en associant les méthodes traditionnelles et les technologies modernes, a indiqué, mercredi à Pékin, un chercheur de l’Académie des monuments historiques chinois, Changfa Zhan.
M. Zhan qui présentait une communication sur le projet de protection des monuments historiques en pierres, a pris en exemple, une étude qui lui a été confiée par le gouvernement chinois, sur la réparation urgente des sculptures rupestres de ‘’Dazu’’.
C’est une sculpture en pierre de Bouddha, vieille de près de 800 ans, et retrouvée au sud-ouest de la Chine, nichée sur une montagne. Elle est classée à la liste du patrimoine mondial en 1999.
‘’La recherche a révélé comment les ancêtres ont rendu cette statue plus belle et plus équilibrée’’, a souligné le chercheur.
Toutefois, M. Zhan a estimé que ’’la protection de cette statue n’est pas des meilleurs’’ avant de noter des progrès en matière de réparation avec l’ouverture de son pays à la coopération internationale.
Portant sur 7,7 mètres de long et 12,5 mètres de large, cette statue dorée existant depuis les dynasties Ming et Qing dans les années 1874 a été réparée quatre fois parce que dégradée par les effets climatiques, a appris le chercheur.
Depuis une dizaine d’années, l’environnement de cette sculpture a beaucoup changé. C’est pourquoi, la réparation a été accélérée en 2008, avec le soutien de la recherche.
’’Des dispositifs ont été mis en place pour connaître les raisons principales de cette détérioration et l’on a constaté que les effets de la pluviométrie abondante sur les montagnes en étaient la cause’’, a-t-il expliqué.
Et il a fallu prendre en compte la présence sur les parties visibles de l’objet de particules fines dans l’opération de conservation et de remise en état, a soutenu le chercheur.
Le résultat de ce projet, considéré par le gouvernement chinois, comme l’un des plus importants, est publié dans un ouvrage de 1000 pages.
Des réunions d’évaluation, sur la stabilité de la réparation des parties dorées, organisées en 2013, attestent de l’efficacité des matériaux utilisés pour cette reconstruction, selon l’académicien.
Il a précisé que l’expertise étrangère notamment américaine et israélienne a aidé à la réalisation d’analyses sur la densité des particules fines retrouvées sur le monument. Mais, la restauration est faite par l’expertise locale.
‘’Nous avons utilisé à la fois des méthodes traditionnelles autant que des technologies modernes notamment les rayons x, pour faire des analyses. Nous avons obtenu 420 photos avec ces rayons’’, a affirmé le chercheur.
Unique en Chine, la statue qui a connu sa cinquième réparation en 2015, a une ‘’grande’’ valeur sociale et culturelle, a dit Changfa Zhan, non sans signaler, les difficultés rencontrées lors de sa mise en forme.
Selon le coordonnateur, ce projet a connu un grand succès à l’endroit des spécialistes, vu la taille des entreprises qui y ont participé et l’enveloppe financière mobilisée pour sa réalisation.
‘’Douze entreprises, et 150 spécialistes, ont participé à ce projet qui a mobilisé 2 millions de matières en or avec une enveloppe financière de de 60 millions de yuans’’, a-t-il détaillé.
Néanmoins, le chercheur qui s’attend à une dégradation de la statue du fait de la pollution a lancé un appel pour un contrôle stricte sur le site.
’’On espère qu’avec une conservation stricte, on pourra garder longtemps cette sculpture’’, a souhaité le chercheur à l’Académie des monuments historiques.
La communication faite par l’expert chinois s’inscrit dans le cadre d’une formation sur la ‘’restauration du patrimoine culturel des pays francophones d’Afrique’’.
La formation regroupe 26 stagiaires venus de huit pays : Bénin, Côte d’Ivoire, RD Congo, Ile Maurice, Mali, Maroc, Niger, Sénégal.