Malgré une nette amélioration par rapport aux années précédentes, Keur Massar (banlieue dakaroise) a été très touchée par les inondations occasionnées par les fortes pluies enregistrées durant l’hivernage en cours.
Plusieurs familles sinistrées ont ainsi été forcées d’abandonner leurs maisons envahies par les eaux pluviales. Elles ont été contraintes de quitter des quartiers tels que Aladji Pathé, Darou Missette, Parcelles Assainies, Boune et Hamdalaye, pour être relogées sur le site de Tawfeekh, a expliqué le maire de Keur Massar, Moustapha Mbengue.
‘’Sur les 128 quartiers qui composent la commune de Keur Massar, relève-t-il, les 25 sont inondés.‘’ Il indique que ‘’le service technique en charge des inondations de la mairie et les sapeurs pompiers assistent les populations de ces quartiers, à l’aide de camions de vidange et de motopompes chargées de pomper l’eau’’.
D’après M. Mbengue, il y a une grande amélioration par rapport aux années précédentes ‘’grâce aux canaux d’évacuation installés dans les artères principales’’. Il reste toutefois ‘’beaucoup à faire’’, tempère-t-il.
‘’Avant, rappelle-t-il, il y avait un réel problème, car nous n’avions nulle part ou déverser l’eau pompée dans les quartiers inondés.’’
Selon lui, ‘’Boune était la zone la plus touchée, car les eaux venant de Parcelles Assainies, de Yeumbeul et de Tally Fass venaient se déverser sur la route qui n’avait pas de canalisation, ce qui causait beaucoup de dégâts, car les eaux entraient dans les maisons’’.
‘’C’est pourquoi, juste après la première pluie, nous y avons installé une machine chargée d’évacuer les eaux. De ce fait, les voitures circulent librement.’’
D’après lui, c’est l’Office national d’assainissement du Sénégal (ONAS) qui a ‘’débouché les canaux d’évacuation avant le début des pluies, ce qui a grandement contribué à limiter des dégâts’’.
Il a annoncé un projet de canalisation ‘’qui sera mis en exécution en 2016 avec la généralisation de la construction de bassins dans tous les quartiers’’. Dans le cadre de ce projet, des canaux seront construits pour évacuer les eaux de pluie vers la mer, a-t-il indiqué.
En attendant, à l’Unité 2 des Parcelles Assainies, des familles cohabitent avec les eaux verdâtres, en raison du mélange des eaux de pluie avec celles des fosses septiques qui inondent les rues.
Presque prisonnières des eaux pluviales qui ont envahi leurs concessions, ces familles sont obligées de les déverser dans les rues.
‘’Cela fait des années que nous habitons dans le quartier mais, chaque année, nous avons le même problème. Les eaux stagnent dans les rues et nous empêchent de sortir. Les eaux provenant de fosses septiques s’en mêlent et nous sommes exposés à toutes sortes de maladies’’, dit Aby Diop, une ménagère.
‘’Nous cohabitons avec les moustiques et autres reptiles et les enfants n’ont plus d’espace où jouer. Et les risques de maladie sont constants, car les ordures aussi sont mélangées aux eaux’’, poursuit-elle.
Et d’ajouter : ‘’Il n’y a jamais eu de voiture de vidange pour nous aider à évacuer les eaux. La mairie nous avait promis des canaux mais, jusqu’à présent, rien n’a été fait. Chaque année, nous vivons toujours la même situation’’, déplore-t-elle.
A quelques mètres de là, une école complètement abandonnée car submergée par les eaux, fait office de dépôt d’ordures pour les habitants. Beaucoup d’autres quartiers de Keur Massar s’en sont pourtant bien tirés cette année, grâce à l’installation de bassins qui ont permis d’éviter les inondations. Après chaque pluie, les eaux sont évacuées par des canaux, qui les déversent ensuite dans ces mêmes bassins.