La décentralisation, considérée comme un «marqueur» du parti socialiste, selon Ousmane Tanor Dieng et un mouvement de «révolution silencieuse», selon les mots empruntés du Président Diouf, est un processus qui réussira si et seulement si toutes les identités, les ressources et énergies sont mises à contribution. Le Parti socialiste (Ps) lors de sa 4ème session thématique s’est mis à l’écoute des élus, des conseils départementaux et des experts de la décentralisation.
L’Acte 3 de la décentralisation a déjà un an (révolu). A l’heure de l’évaluation de l’an 1 de cette réforme territoriale par les différents acteurs le Parti socialiste (Ps) s’est adonné, hier dimanche, à cet exercice pour le moins incontournable, mais somme toute laborieux. Ainsi pour sa 4ème session thématique, le Bureau politique du Parti socialiste a choisi de faire son appréciation en se basant sur les expériences des différentes collectivités locales administrées par les socialistes. Un diagnostic jugé sans complaisance par le Secrétaire général du Ps, Ousmane Tanor Dieng.
Par ce moyen, ses camarades et lui, pourront apporter des propositions significatives à la préparation de la 2nde phase de l’Acte 3 de la décentralisation, confortés par l’expertise de spécialistes de la décentralisation. Il s’agit du professeur Ismaïla Madior Fall, conseiller du président de la République, Moussé Daby Diagne, l’ancien ministre de la décentralisation Souty Touré, Adama Guèye, ancien président du Conseil régional de Louga, Mignane Diouf du Forum social Sénégalais et le professeur Abdoulaye Elimanekane, modérateur des débats.
Dans son allocution d’ouverture, il replacera cette évaluation dans son contexte. Intervenant à la suite des réformes territoriales de l’Acte 1 en 1972 et de l’Acte 2 en 1996, l’Acte 3 apporterait, de l’avis d’Ousmane Tanor Dieng, des innovations en termes d’avancées vers les objectifs de décentralisation, mais aussi par l’amélioration des faiblesses notées dans la mise en œuvre des réformes antérieures. Si ce thème intéresse tant son parti, initiateur du processus des Actes 1 et 2, c’est parce qu’il le considère comme un puissant levier pour réformer et moderniser l’Etat, mais à la condition de respecter les 2 exigences que sont la cohérence et la proximité. Pour résorber les inégalités structurelles et appliquer le principe de solidarité entre les Sénégalais, il faut donner les ressorts nécessaires en utilisant toutes les identités, les ressources et les énergies disponibles.
Cette rencontre qui s’est tenue à huis-clos, ne se veut pas, en en croire le Secrétaire général du Ps, une remise en cause des objectifs de l’Acte 3, ni une occasion de réveiller de vielles polémiques et des querelles byzantines. Elle a été l’occasion d’analyser les textes, de confronter les principes à la réalité, avec des arguments et des chiffres à l’appui. Maires socialistes, élus locaux, présidents de département, ont exprimé ainsi la voie de la démocratie territoriale, la spécificité des collectivités locales abordant les finances, le statut des maires et d’autres sous-thèmes, dans un espace d’analyse et de propositions.
Propositions que le professeur Gorgui Ciss a promises pour la fin de la rencontre, de même qu’un partage de l’expérience socialiste et les leçons tirées de la première année. Pour lui, les principaux dysfonctionnements identifiés, par la plénière, sont relatifs aux manques de ressources financières et de moyens humains, causés en partie par les nouvelles charges de personnel et de fonctionnement attribuées aux collectivités locales. Des contraintes financières qui s’étaient déjà manifestées lors de la réforme de la régionalisation en 1996. Le bilan du Parti socialiste de l’Acte 3, restera, quand-même, mitigé, de l’avis du professeur Ciss. Etant un processus dynamique, il a recommandé une grande écoute des acteurs, de tous les acteurs impliqués pour améliorer l’Acte 3 et juguler les contraintes et de progresser par étape.