La réussite du Plan Sénégal émergent (PSE) implique ''une allocation optimale des ressources et un suivi-évaluation continu'' de ses projets et programmes, selon le ministre du Plan, Abdoulaye Baldé.
Il participait à un dîner-débat du ministère de l’Economie et des Finances, et de la Convergence des cadres républicains (CCR), une structure de l’Alliance de la République (APR, au pouvoir), sur le PSE, vendredi à Dakar.
C'était en présence du leader de la CCR, Thierno Alassane Sall, par ailleurs ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, de son collègue chargé du Budget, Mouhamadou Makhtar Cissé, et de leurs collaborateurs.
''Les autres pays de la sous-région ont des taux de croissance très élevés, alors que nous avons de la peine à dépasser 5%, depuis de longues années'', a souligné le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, qui présidait la réunion.
''L’objectif du PSE est de sortir des faibles taux de croissance de ces dernières années, pour aller à 8%'', a dit Pierre Ndiaye, chef de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE), au ministère de l’Economie et des Finances.
''Notre ambition est de dépasser 4% de croissance pour aller à des taux de 8%'', a ajouté M. Ndiaye, expliquant que le PSE repose sur des réformes concernant l’environnement des affaires, l’énergie, le foncier, la formation des ressources humaines, la construction de pistes rurales pouvant faciliter l’écoulement de la production agricole, etc.
Dans le cadre du PSE, le Sénégal veut passer 250.000 emplois formels à 600.000, et porter son produit intérieur brut (PIB) de 1.000 dollars par tête d’habitant à 1.500 dollars, selon M. Ndiaye.
''On veut aussi ramener le déficit budgétaire à 4,7 en moyenne par an, pour assurer le décollage vers l’émergence à partir de 2018'', a-t-il affirmé.
Les télécommunications, les services financiers, l’agroalimentaire, l’habitat social et le tourisme seront ''les prochains moteurs de croissance'' du Sénégal, selon le directeur de la DPEE.
Selon Mountaga Sy, directeur général de l’Agence de la promotion des investissements et des grands travaux de l’Etat (APIX), le PSE est articulé autour d’un portefeuille de 21 projets d’un coût d’investissement de 1.111 milliards de francs CFA.
Ces projets seront financés sous forme de partenariats public-privé (PPP), a rappelé M. Sy lors du dîner-débat. ''Nous allons porter ces projets de PPP au Groupe consultatif, à la recherche d’investisseurs.''
Selon lui, parmi ces projets figure une ligne de tramway de 27 kilomètres reliant Dakar à sa banlieue. Il a cité aussi le ''projet de la zone économique intégrée'', dans les environs de l’aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD), pour un coût de 42 milliards de francs CFA, et le port minéralier de Bargny.
S’y ajoute le projet de construction d’un chemin de fer de 50 kilomètres, entre Dakar et l’AIBD, selon Mountaga Sy.
La rencontre du ministre de l’Economie et des Finances avec les cadres de l’APR rentre dans le cadre d’une série déroulée par les autorités sénégalaises en prévision d’une table ronde avec des bailleurs, les 24 et 25 février à Paris (France).
Le Sénégal rencontre ces bailleurs dans l’objectif de mobiliser une partie des financements nécessaires à la mise en œuvre du PSE, le plan par lequel il veut parvenir à l’"émergence" économique, au plus tard en 2035.
Le coût du PSE a été arrêté à 10.287,6 milliards de francs CFA. Pour le mettre en œuvre, le Sénégal cherche un financement additionnel de 2.964 milliards de FCFA, dont 1.853 milliards auprès des partenaires techniques et financiers, et 1.111 milliards auprès du secteur privé.