La disparition de l’avion d'évacuation médicale aux larges de Dakar, avant-hier samedi, en provenance du Burkina Faso, émeut les Sénégalais, surtout la structure pré-hospitalière SOS MDECIN, dont l’assurance de la qualité des services n’est plus à démontrer.
Un avion d'évacuation médicale transportant sept personnes, dont trois Sénégalais : Dr Yahya Diop médecin de SOS Médecin et deux infirmiers Cheikh Niang et E Yousseph), s'est crashé aux larges de Dakar avant-hier samedi. L'appareil, un bimoteur HS 125 appartenant à la compagnie privée Sénégal-Air, a été perdu de contact peu après 19H00 (locales et GMT), à 111 km à l'ouest de Dakar, a précisé l'Anacim, soulignant que l'armée de l'Air menait des recherches dans la zone. L'avion venait de Ouagadougou où il était parti procéder à l'évacuation sanitaire d'une patiente française. Peu connu de la population sénégalaise, SOS MEDECIN Sénégal est une structure médicale d’urgences, de réanimation, de transport et d’évacuation sanitaire. Située à la Baie de Soumbédioune, Rue 62x64, elle fonctionne 24/24. SOS MEDECIN est certifié ISO 9001 version 2000 depuis juillet 2005, sur toutes ses activités.
Il a été créé par quatre médecins sénégalais dont trois cardiologues et un urgentiste (Dr Jihad Jaffar, Dr Khadidiatou Ba, Dr Massamba Diop et Dr Bara Diop). Son fonctionnement n’est pas très connu des Sénégalais, alors qu’il travaille dans toute la sous région. ‘’C’est une structure d’urgence pré hospitalière. Si vous avez une urgence, partout où vous êtes, vous pouvez les appeler. Ils vous mettront à la disposition soit d’un médecin soit d’un médecin avec un infirmier. Ils s’occupent seulement des urgences, mais ils n’hospitalisent pas. C’est pourquoi on ne peut pas parler de clinique. Ils viennent chez vous, on vous stabilise et on vous ramène’’, nous explique une source.
L’équipe médicale de SOS MEDECIN Sénégal est constituée de vingt quatre (24) médecins : six (06) urgentistes diplômés de la CAMU dont un attaché dans deux SMUR de la Région Paris Ile de France depuis dix-sept ans, Quatre (04) cardiologues ayant une grande expérience de médecine d’urgence, Quatorze (14) anesthésistes-réanimateurs. ‘’C’est une structure qui s’est battue pour une amélioration de la prise en charge de ses patients. C’est pourquoi l’amélioration des compétences du personnel, et celle du maintien du niveau d’équipement, mais aussi des délais d’intervention et augmentation des activités sont en quelque sorte leur credo.
On les voit presque partout faire des évacuations sanitaires, car seule la santé du patient les préoccupe. C'est-à-dire la qualité. On a besoin de ce genre de structure. Ceux qui travaillent dans cette structure sont des pionniers de la qualité de soins’’, a soutenu une autre source. Concernant le transport ambulance qui se fait aussi par SOS MEDECIN, la prise en charge des urgences réanimatrices se fait au moyen de six ambulances de réanimation. Elles sont entièrement équipées et peuvent être utilisées pour des transports non médicalisés ou médicalisés dans Dakar et ses environs. Selon un autre interlocuteur, l’évacuation sanitaire dans la sous région se fait en avion spécial, partout dans le monde en avion de ligne commerciale.
‘’Au moment de ses évacuations, des kits de matériel médical comprenant le même équipement que les ambulances, sont déjà préconstitués pour une médicalisation sur une longue distance des patients (Afrique, Europe, Amérique Asie). Un compte-rendu médical téléphonique se fait immédiatement après une intervention sur demande. Un compte-rendu médical dactylographié est remis dans les heures qui suivent l’intervention au service receveur ainsi qu’au commanditaire. Ce sont des gens qui ne servent que de la qualité. D’ailleurs au Sénégal, SOS MEDECIN s’est mis gracieusement à la disposition de l’Etat sénégalais pour la gestion de catastrophe’’ a souligné notre interlocuteur.
DISPARATION D’UN BIMOTEUR HS 125
Enième crash au Sénégal
Les crashs d’avions commencent à se multiplier au Sénégal. L’on se rappelle le crash du Club Med. Le 9 février 1992, 28 personnes, dont quatre membres de l'équipage, se rendant de Dakar à Cap Skirring, ont trouvé la mort dans un accident d'avion. Gilbert Trigano, fondateur du Club Méditerranée, et son fils Serge ont été poursuivis pour homicides et blessures involontaires. Le juge Gilbert Thiel, qui a renvoyé en correctionnelle les Trigano, estime qu'ils ont fait preuve de négligence en ne prenant pas toutes les dispositions pour assurer la sécurité de leurs clients.
Le magistrat a constitué un dossier extrêmement gênant pour les deux dirigeants du Club de l'époque. Ainsi, il a découvert qu'à maintes reprises, les touristes du Club Med s'étaient plaints des conditions ahurissantes de vol entre Dakar et Cap Skirring, ainsi que de l'état de délabrement des avions. Or, la direction n’en a jamais tenu compte. De son vrai nom David Léon Mandesi Diop, né le 9 juillet 1927 à Bordeaux, d’un père sénégalais et d’une mère camerounaise, il est mort dans un crash. Alors qu’il était en vacances administratives, il meurt au large des côtes du Sénégal dans un accident d’avion le 29 août 1960.
Il avait pris place à bord du vol 343 d’Air France, un Lockheed-1649, avec 54 autres passagers et 8 membres d’équipage. Il n’y a pas eu de survivants, et la commission d’enquête n’a pas déterminé les causes de ce drame. Le 1er février 1997, en Casamance, un Hawker Siddeley 748 d'Air Sénégal s'était écrasé au sol trente secondes après son décollage de l'aéroport de Tambacounda, à 400 kilomètres au sud-est de Dakar. 23 personnes avaient péri carbonisées.
Parmi elles, les trois membres d'équipage, un passager italien, un Suisse et 18 Français qui revenaient d'un safari. Vingt-neuf autres Français avaient survécu mais avec de graves blessures. L'un des rescapés était décédé à son retour en France. Selon l'accusation de Jean Chesneau, un des rescapés, la catastrophe a été provoquée par l'arrêt du moteur gauche de l'avion du fait de la fermeture de la valve d'alimentation en carburant, que le mécanicien au sol, Moustapha Diagne, aurait oublié de rouvrir avant le départ. Les avocats de la défense, de même que ceux des parties civiles,
estiment eux qu'il n'est qu'un lampiste et qu'Air Sénégal, devenue depuis Air Sénégal International, aurait dû être poursuivie. Douze ans après, un mécanicien a été condamné par le tribunal correctionnel de
Paris à 30 mois de prison, dont 15 avec sursis, pour homicides et blessures involontaires.