Le Comité d’initiative de la pétition citoyenne pour la répression de l’enrichissement illicite a lancé ses activités hier, dans la Capitale du Rail. Ses animateurs entendent sensibiliser les populations sur l’enjeu qu’il y a de poursuivre la traque des biens mal acquis. Ousmane Ndiaye et Cie s’opposent en même temps à toute grâce présidentielle pour ceux qui sont condamnés par la Crei.
En tournée nationale pour la campagne contre la corruption et l’enrichissement illicite, le Comité d’initiative de la pétition citoyenne a procédé hier au lancement officiel de ses activités dans la région de Thiès. Une pétition «citoyenne et impersonnelle» dont l’objectif, selon son coordonnateur, Ousmane Ndiaye, «est de mobiliser tous les Sénégalais autour de la nécessité de continuer à travailler et à réprimer les délinquants économiques». Seulement, il fera remarquer que depuis le début des travaux de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), il y a de cela trois ans, «une vingtaine de dossiers attendaient sur la table des juges, mais depuis, il n’y a qu’un seul dossier qui est traité». M. Ndiaye se veut clair : «Il ne faut pas qu’on lorgne d’un seul côté. Qu’ils soient de la mouvance présidentielle, de l’opposition où d’ailleurs, l’essentiel c’est que le maître des poursuites identifie tous les suspects et délinquants économiques.» Le secrétaire général national du Mouvement du 23 juin (M23) et les animateurs de cette pétition exigent «la poursuite et l’intensification de la traque des biens mal acquis».
Ainsi, à travers cette pétition, le comité d’initiative entend mettre «la pression» sur les trois pouvoirs que sont l’Exécutif, le Judiciaire et le Législatif afin que la traque se poursuive jusqu’au bout. La structure refuse par conséquent toute idée de grâce présidentielle pour ceux qui sont définitivement condamnés. «Nous ne voulons pas que la Crei travaille à condamner des criminels économiques et qu’après le président de la République, par des formules, des manœuvres et des pressions, accepte de les gracier. C’est pourquoi nous demandons aux gens de signer contre toute grâce pour les condamnés de la Crei», précise Ousmane Ndiaye. Il ajoute : «Nous refusons qu’au moment où la machine judiciaire commence à faire des résultats que le chef de l’Etat la grippe en accordant des grâces. Il y a énormément de délibérations judiciaires qui, en réalité, sont tombées à cause des négociations, des deals, des ‘’Protocoles de Rebeuss’’ ou encore des interventions de religieux qui font obstacle à la justice.» M. Ndiaye en déduit que «gracier une personne qui a détourné des milliards c’est pis que l’enrichissement illicite».