La tension n’est pas prête de s’estomper entre le commissaire général pour le pèlerinage aux Lieux saints de l’Islam et des voyagistes privés. S’ils s’attendaient, disent-ils, à ce que le général divisionnaire soit relevé de ses fonctions, depuis l’année dernière, ils continuent de contester le management de cet homme de tenue. D’autres apprécient son sens de la rigueur.
A propos du commissaire général pour le pèlerinage aux Lieux saints de l’Islam, les critiques les plus acerbes viennent actuellement du consortium des organisateurs privés pour le Hadj et la Oumrah (Cophom) dirigé par Mme Safietou Seck. Elle dénonce avec hargne les décisions unilatérales du Général divisionnaire Ahmed Tidiane Dia, qui, selon eux, n’a pas cherché à établir un consensus entre les différents acteurs, alors que sa mission régalienne l’y autorise. En fait, le commissariat général a en charge d’organiser le pèlerinage dans les meilleures conditions, allant du transport aérien à l’encadrement des pèlerins. Il est l’institution qui traite avec l’Etat saoudien, au nom de gouvernement sénégalais. Ainsi, tirant les conclusions des préparatifs du ‘’Hadj 2015’’, la présidente du Cophom sert un véritable réquisitoire.
La démarche ‘’cavalière’’ du commissaire général empêche, à ses yeux, les pèlerins sénégalais de profiter des avantages du ‘’portail électronique mis en place cette année par le ministère du Hadj Saoudien, qui est très pratique et d'une utilisation aisée’’. Il existe, fulmine-t-elle, un déphasage et un manque d'information notoire du Commissariat Général au pèlerinage à la Mecque au Sénégal sur les nouvelles réalités du Hajj. ‘’Tout ce qui intéresse notre commissaire général, c'est de mettre dans le commissariat sa famille et des caporaux et colonels à la retraite. Ce n'est pas de la rigueur, mais du favoritisme’’.
La dame est aussi d’avis qu’il faut de la discipline et de la rigueur dans la Gestion du Hajj, et accepte l'idée de la confier à un Général, ‘’mais, dit-elle, il y a au Sénégal des hommes et des femmes très rigoureux dont le métier a trait aux voyages et qui sont plus jeunes et très versés dans les opérations logistiques (transport aérien, tourisme, agences de voyage). Aussi, le Cophom, une des entités les plus représentatives des voyagistes, reproche-t-elle au commissariat ‘’l'abandon des stickers à coller sur les passeports, pour l'obtention des visas, suite au passage au vert de tous les éléments requis sur le portail électronique ; l'acceptation par le Commissariat des prix des repas et services décidés unilatéralement par le bureau des Mutawifs des pays d'Afrique non arabes à l'étape "d'Al Mashaer" (Mina), même en étant sûr que ce bureau n'a pas l'agrément pour fournir des repas aux pèlerins.
Il s’y ajoute ‘’les énormes bénéfices réalisés par la BIS en ayant le monopole des opérations financières du Hadj au détriment des organisateurs privés, obligés de passer par eux, avec des taux de change et des frais de transfert excessifs qui ne font que renchérir le coût du Package de voyage. Le Cophom dénonce, également, ‘’l'utilisation abusive des Stickers d'organisateurs par le Commissariat au lieu de les remettre aux ayant-droit que sont les 120 organisateurs privés‘’. Or, il devrait exister un partenariat entre les différents acteurs, ‘’pour harmoniser les efforts des uns et des autres pour la recherche d'hôtels communs et de transport aérien commun’’, fait savoir Safietou Seck.
Mais, ces arguments sont loin d’être partagés par le président de la Fédération des organisateurs privés qui se démarque de l’Unophom et du Cophom. Pour lui, le Général Dia, en tant que militaire, a apporté une touche particulière à saluer.