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Commissariat Général au Pèlerinage: Une tradition de contestations
Publié le lundi 7 septembre 2015  |  Enquête Plus
Arrivée
© aDakar.com par DF
Arrivée du premier vol retour des pèlerins
Dakar, le 11 Octobre 2014- Le premier des vols programmés pour ramener de La Mecque les pèlerins sénégalais est arrivé à Dakar, samedi, aux environs de 18h30.




Le gouvernement sénégalais a décidé de différer son projet de privatiser le hadj, en y allant crescendo. Cette volonté s’inscrit dans une dynamique de responsabilisation des organisateurs privés. Cette année, l’Etat convoie 2000 pèlerins contre 3500 l’année dernière. Au même moment, les privés se retrouvent avec 8500 contre 7000, l’édition précédente. Ces derniers saluent cette privatisation progressive et demandent au gouvernement sénégalais de confier la mission à des experts dont c’est le métier.

En effet, si le choix des autorités de nommer un Général de l’armée à la tête de l’institution chargée de piloter le hadj est encore décrié, force est de reconnaitre que ses prédécesseurs ont eu droit au même traitement. En guise d’exemple, de 1960 à 1972, les hauts fonctionnaires de l’Etat, qui ont dirigé le commissariat général, ont eu du mal à gérer, en toute sérénité, ce portefeuille. Ils ont fait l’objet de plaintes récurrentes, avant que l’Etat sénégalais ne se décide, en 1973, de confier la gestion du Hadj à de hauts cadres arabophones. Leur style de management a induit des changements qualitatifs, mais ils n’ont pas pu venir à bout des problèmes qui assaillent le secteur.

Gestion militaire, ‘’un coup d’épée dans l’eau’’

A ce propos, Safietou Seck, la présidente de la Cophom, déclare que les "arabisants" ont tendance à croire que le Hajj est leur propre "business", ‘’mais, dit-elle, ils doivent justifier leurs compétences managériales, pour s’occuper de milliers de pèlerins. Ils peuvent certes être utiles dans le domaine religieux, mais le Hadj est autre chose que du religieux exclusivement. Le pèlerinage est une chose sérieuse qu’il faut confier à des personnes sur lesquelles il y a forcément consensus.’’ L’auteur de l’ouvrage ‘’les chemins du hadj’’ essaie de trancher le débat. ‘’La grande majorité de ceux qui ont eu à présider aux destinées du commissariat général au Pèlerinage sont des hommes de valeur, mais leur mission était impossible. Les hommes étaient bons, mais c’est le système qui ne l’était pas’’, souligne Cheikh Bamba Dioum.

Ainsi, selon différents acteurs, la gestion d’un militaire ne peut être meilleure, dans la mesure où, il est habitué à diriger des hommes préparés et prêts à l’exécution. ‘’Reproduire les mêmes méthodes dans un milieu contraire, hétéroclite, non formé et surtout spirituel, ne peut être qu’un coup d’épée dans l’eau.’’

Impact de la guerre contre le Yemen ?

Les frappes aériennes de la coalition menée par l’Arabie Saoudite contre le Yémen augurent d’un contexte particulier pour des candidats au pèlerinage à la Mecque qui s’interrogent sur leur sécurité. Pour M Demba Teuw, coordonnateur de la Fédération des organisations privées, il n’y a pas lieu de dramatiser les choses, vu qu’il n’existe aucun rapport entre le hadj et les opérations menées par le royaume saoudien. ‘’Il n’y a pas lieu de s’inquiéter, ce sont deux terrains différents’’, rassure-t-il.

Cependant, le coordonnateur de l’Unophom, Sadibou Seck, invite les Sénégalais à se préparer psychologiquement.
‘’Le pays a changé du point de vue sécuritaire. L’Arabie saoudite a besoin de savoir qui entre sur son territoire. Que les pèlerins restent calmes et s’en tiennent aux recommandations’’, préconise-t-il.
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