Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aDakar.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Fréquence des évasions de détenus plus de 90 cas enregistrés depuis 2013
Publié le samedi 5 septembre 2015  |  Walf Fadjri L’Aurore
Maison
© Autre presse par DR
Maison d`arret de Rebeuss




Entre 2013 et septembre 2015, plus de 90 cas d’évasions sont enregistrés dans les prisons sénégalaises. Des détenus se font la belle, malgré qu’ils aient conscience qu’il s’agit d’un délit. L’insuffisance des gardes pénitentiaires est pointée. Immersion dans le monde carcéral.



Dans la nuit du dimanche au lundi dernier, une nouvelle évasion a eu lieu à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Diourbel. Un détenu récidiviste emprisonné pour «usage de chanvre indien» s’est fait la belle à l’insu des gardes pénitentiaires. Il a été condamné, lors de son procès, à trois mois ferme.

Une autre évasion qui vient s’ajouter aux récents cas enregistrés dans plusieurs prisons. Auparavant, d’autres exemples se sont signalés à Diourbel, Kaolack, Tamba, Ziguinchor, Rebeuss… Une situation qui n’est pas sans évoquer le manque d’effectif qui caractérise certains établissements pénitentiaires du Sénégal.

L’année 2014 a enregistré 29 cas d’évasion, contre 38 en 2013. Depuis le début de l’année 2015, une dizaine de cas est notée. C’est en tout cas ce qui ressort des statistiques disponibles auprès de l’Administration pénitentiaire. Certains évadés sont des «détenus de confiance» placés à l’extérieur le matin et qui doivent retourner à la prison, le soir. Hélas, certains en profitent pour disparaître dans la nature. Une situation imputable, selon certains spécialistes du Droit pénitentiaire, au manque d’effectif qui caractérise les prisons sénégalaises.

En effet, en 2014, 77 agents du corps paramilitaire en question sont partis à la retraite, causant ainsi un déficit de personnel. «Il y a un gap important. C’est par le recrutement et la formation que l’on peut le résorber. C’est un problème difficile», reconnaît Cheikh Tidiane Diallo, directeur de l’Administration pénitentiaire. C’était à l’issue de la réunion annuelle avec les inspecteurs régionaux et directeurs des établissements pénitentiaires. Il rappelait ainsi que les normes internationales recommandent un ratio d’un surveillant pour deux détenus alors que le Sénégal se distingue par un garde pour douze détenus.

L’insuffisance des gardes est l’une des raisons qui justifient les incidents aux prisons de Tamba et Kédougou où des détenus ont profité de cette situation, qui leur confère un certain avantage, pour tenter de s’évader. Si les uns se plaignent du fait qu’«un petit groupe de matons surveillent un grand effectif carcéral», d’autres préconisent le «recrutement pour combler ce gap». C’est ainsi qu’à la Mac de Ziguinchor, lors du dernier recensement, 13 gardes surveillaient 500 prisonniers.

A la Mac de Tambacounda, seuls huit gardes pénitentiaires surveillent un effectif carcéral de 350 détenus, alors que la capacité d'accueil est de 290 pensionnaires. L’incident de Kaolack où le détenu Amadou Tidiane Diallo s'est coupé une partie des bijoux de famille est tributaire du «personnel insuffisant et vieillissant». «C'est une situation préjudiciable au bon fonctionnement et à la bonne marche de l'Administration pénitentiaire. Les normes internationales recommandent un garde pour deux détenus. En deçà de cette directive, le Sénégal se distingue par un garde pour 12 détenus», confie une source anonyme.

Une solution est préconisée par les acteurs du secteur considéré : «Il y aura davantage d'évasions, de tentatives d'évasions et d'affrontements entre détenus et gardes car les détenus sont conscients du personnel insuffisant et vieillissant des prisons. Mais également des infrastructures inadéquates et dégradées qui leur confèrent un certain avantage». Au Sénégal, l’évasion est un délit puni par le Code pénal. L’évadé et ses complices encourent diverses peines pouvant aller jusqu’à dix ans ferme.
Commentaires

Sondage
Nous suivre

Nos réseaux sociaux


Comment