« L’enseignement des sciences dans les langues nationales : problèmes et perspectives ». Tel est l’intitulé de la conférence organisée, hier, à Thiès. Une occasion pour le ministre de l’Enseignement supérieur, Mary Teuw Niane, de déclarer que cet objectif est réalisable au Sénégal.
La Fondation Léopold Sédar Senghor, en collaboration avec l’Université de Thiès, a organisé, hier, une conférence sur l’enseignement des sciences dans les langues africaines. Un moment d’échanges pointus entre universitaires. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane, a saisi l’occasion pour qualifier la décision de majeure, en ce sens que « cette conférence est une synthèse d’une directive issue de la Concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur consolidée par un conseil présidentiel », a-t-il souligné.
Pour corroborer la pertinence de l’approche, le Pr. Niane a convoqué son expérience d’enseignant du supérieur pour dire que l’enjeu est parfaitement réalisable. « Déjà, à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, en agronomie, des enseignements se font en wolof et en pulaar », a-t-il noté.
Selon lui, cela permettra de développer rapidement l’alphabétisation dans nos langues nationales, mais aussi une meilleure transmission des connaissances et savoirs technologiques pour atteindre l’un des premiers objectifs de développement du Sénégal axé sur l’Agriculture. « Cette réorientation de notre enseignement vers les sciences de l’ingénieur, de la formation professionnelle courte et des mathématiques est une volonté politique affichée par les plus hautes autorités du Sénégal », a indiqué le ministre.
D’ailleurs, c’est ce qui explique l’enseignement des langues nationales dans des classes pilotes mais aussi la codification de plusieurs langues nationales pour permettre aux groupes ethniques de pouvoir lire et écrire dans leurs propres langues. « Ceci va leur permettre de pouvoir véhiculer leurs cultures dans toute leur plénitude afin de jouer à fond leur partition dans la construction de la nation sénégalaise, tout en s’ouvrant au reste du monde », a soutenu Mary Teuw Niane. Car, pour lui, les Sénégalais ont fini de démontrer leurs compétences dans les études des langues étrangères. Toutefois, il a reconnu que la pluralité des langues nationales peut souvent être considérée comme une difficulté dans la mise en œuvre des enseignements des sciences. A son avis, cette équation peut également être une grande opportunité à saisir, en ce sens que cette pluralité facilitera l’éclosion du savoir et du savoir-faire de chaque groupe linguistique au profit de toute la nation sénégalaise. « En ce qui concerne l’enseignement supérieur, la directive des autorités du pays nous engageant sur cette voie est clairement affichée », a relevé M. Niane.
En s’appuyant sur l’enseignement des sciences dans le supérieur à partir des langues nationales, le ministre a avancé que cela va renforcer l’université dans son rôle et ses responsabilités sociales et culturelles, consistant à produire des cadres compétents dans les disciplines les plus pointues.
Outre les responsables de la Fondation Léopold Sédar Senghor, le recteur de l’Université de Thiès, Bayedallaye Kane, et l’ensemble de la communauté de cette institution qui a fini de montrer sa vocation scientifique, ont participé à l’évènement.