Les autorisations d’importations de sucre décidée par le ministre du Commerce n’est pas du tout du goût des travailleurs de la Compagnie sucrière sénégalaise (Css). Ces deniers, qui craignent pour leurs emplois, sont en ordre de bataille contre Alioune Sarr qu’ils accusent d’aller à l’encontre des décisions du chef de l’Etat. Regroupés au sein d’une coalition de centrales syndicales, ils ont décidé de faire face à leur ministre de tutelle. Car pour eux, rien ne justifie la décision de ce dernier d’autoriser à nouveau les importations de sucre au Sénégal, alors que le président de la République «avait pris la bonne décision en donnant des instructions pour la protection de la production nationale».
«Nous avons en face de nous, un ministre du Commerce dont on ne connaît pas les réelles motivations. Nous constatons qu’il rame à contre-courant des décisions présidentielles et met en péril ou hypothèque des milliers d’empois», a déclaré Makhari Samb, le porte-parole, selon qui, à cause du comportement du ministre, plusieurs tonnes de sucre sont encore en souffrance dans les magasins de la Css. Le syndicaliste informe «qu’aujourd’hui, il reste encore 4 000 tonnes de sucre invendues de la dernière campagne de la Css, alors que la prochaine devrait démarrer en novembre 2015». Cela, explique-t-il, aura comme principale conséquence, la mise au chômage de 3 000 à 4 000 travailleurs saisonniers et l’impossibilité de récolter des milliers de tonnes de cannes qui arriveront à terme. Pour éviter d’en arriver à cette situation, synonyme de catastrophe, la coalition des centrales syndicales de la Css a décidé de se mettre en ordre de bataille pour mettre fin aux «agissements» de leur ministre. «Nous n’accepterons plus que par la faute d’une autorité, l’espoir qui renaît dans cette zone et les milliards investis au bénéfice de toute une région qui contribuent à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire soient nuls», disent les syndicalistes. Ces travailleurs, qui se disent déterminés à faire face à toute personne qui s’aventurera à fragiliser leurs emplois quel que soit son rang, ont par ailleurs soulignés que ce point de presse n’est que le premier jalon d’une série d’actions qu’ils vont mener dans les prochains jours. Ils ont promis ainsi, de rencontrer respectivement, le ministre du Commerce, le Premier ministre et le président de la République pour discuter de la situation.
Pour rappel, Le Quotidien dans son édition du week-end dernier, a fait état d’une présence sur le marché de 20 mille tonnes de sucre cristallisé importé, autorisées «avec beaucoup de complaisance» par le ministère chargé du Commerce à des commerçants, et qui aurait entraîné une mévente du sucre de la Css. Ne démentant pas l’info, le ministère du Commerce a simplement précisé que «les premières autorisations d’importation ne sont intervenues que le vendredi 14 août 2015 et se poursuivent jusqu’à présent». Et «toutes les autorisations accordées par les services techniques du ministère chargé du commerce sont conformes aux décisions issues des rencontres de concertation et validées par les autorités compétentes».
Malgré tout, les travailleurs de la Css ne semblent pas convaincus.