Le président de l’Union des présidents des Chambres de commerce d’industrie et d’agriculture, Serigne Mboup, a mis fin au débat sur la réforme des textes de la Chambre de commerce agité par le Patronat. Selon lui, l’heure est à la concentration pour mieux faire leur travail, car les textes sont bons.
Le président de l’Union des présidents des Chambres de commerce Serigne Mboup ne partage pas la proposition du Conseil National du Patronat (CNP) de réformer les Chambres de commerce. Il l’a fait savoir hier au cours d’une rencontre avec les secrétaires généraux des Chambres de commerce. Selon lui, les textes de la Chambre de commerce sont très bons. Le problème se trouve dans l’application. ‘’Une partie de l’application nous concerne, nous présidents, parce qu’on a des prérogatives définies par la loi. Ce ne sont pas des prérogatives associatives. Nous partageons beaucoup de prérogatives avec des structures de l’Etat. Nous souhaitons que celles-ci travaillent avec nous, pour une synergie des actions. Nous avons montré ce que nous pensons être la meilleure solution. Ce qui reste, c’est le manque de moyens’’, a soutenu M. Mboup.
A l’en croire, la Chambre doit être l’interface qui fédère les forces économiques (Etat, agences publiques, ONG, etc.) afin que l’entrepreneur, dès qu’il est dans un espace, trouve tout ce qu’il veut dans tous les domaines. Mais les moyens font défaut. ‘’Ils (le patronat) ont toujours occupé les terrains et ont pris nos prérogatives. Ils nous voient bouger, donc ce qu’ils disent, c’est du théâtre. Parce que parmi les membres de la Chambre de commerce, il y a des représentants et des responsables du CNP. Donc, pourquoi ne pas demander à ces personnes de participer à cette réforme ? Qu’on discute entre nous, avant d’aller voir l’Etat, plutôt que de l’impliquer dans des discussions. Cela n’a pas de sens, pour moi’’, a-t-il dit.
‘’On veut avoir les mêmes prérogatives que les agences de l’Etat’’
S’agissant de la suppression des agences de l’Etat, le président de l’Union s’est voulu très clair. ‘’On ne demande pas qu’on supprime les agences de l’Etat. On veut avoir les mêmes prérogatives que les agences de l’Etat. Les Chambres sont plus solides que les agences. Elles ont été créées par une loi, alors que les agences ont été créées par décret et rattachées à une direction ministérielle. Si le ministère saute, elles peuvent sauter aussi. Ce que nous demandons, c’est que les agences de l’Etat impliquent les Chambres dans leur démarche d’appui aux entreprises. Les entreprises ont leur cadre d’appui. Ils n’ont qu’à venir nous appuyer et ensemble, nous appuyons l’entreprise. Si on mettait les 10% de ce que les agents consomment dans les Chambres, avec un bon contrôle, tout irait mieux’’, a précisé Serigne Mboup.
Concernant la crise qu’auraient traversée les Chambres de commerce, M. Mboup a souligné qu’aucune Chambre ne traverse une crise institutionnelle et financière, à part celle de Dakar. Et que cette crise est créée par le patronat, à cause des tiraillements entre deux vice-présidents. ‘’Il faut que ça soit clair, les Chambres qui sont dans les régions ne traversent pas de crise. Il faut que les autorités règlent ce problème, parce qu’on ne peut pas être dans une Chambre où les élections ont été annulées par la Cour suprême. C’est la crédibilité et l’intérêt des personnes qui incarnent cette institution qui est mise en jeu. Ce n’est pas une affaire à négliger.’’
Par ailleurs, la secrétaire générale de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de la région de Thiès, Oumou Thiam Sangharé, a déclaré que l’Union a une nouvelle dynamique qui est de reprendre ses prérogatives. ‘’Parce que les PME sont confrontées à des contraintes liées à la professionnalisation, la formalisation, le renforcement de capacités techniques, et l’accès aux financements’’, a-t-elle expliqué.