L’avant-projet de Constitution proposé par la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) intéresse plusieurs journaux, L’Observateur, Direct Info et Le Quotidien surtout.
Le professeur Amadou Makhtar Mbow, président de la CNRI, a récemment remis ce document au chef de l’Etat. C'est une synthèse "de la mayonnaise entre le programme ‘Yoonu Yokkute’ du président Macky Sall et de la Charte de gouvernance démocratique des Assises nationales, dont M. Mbow était le président", signale Le Quotidien.
Il ajoute que "le débat sur les travaux de la CNRI se prolongera sans doute dans les prochains jours, car nombre de questions touchent à des intérêts politiques personnels et remettent en cause des carrières".
Parce que Amadou Makhtar Mbow et ses collègues proposent par exemple que "les agents publics ne doivent ni accepter ni solliciter, directement ou indirectement, au Sénégal ou à l’étranger, aucun don, cadeau ou libéralité, dans l’exercice de leurs fonctions", écrit Le Quotidien.
Dans le même journal, Moustapha Diakhaté, président du groupe Benno Bokk Yaakaar (BBY) à l’Assemblée nationale et militant du parti du président Sall, déclare qu’"il n’est pas question [que ce dernier] abandonne la direction de son parti". Et pourtant, la CNRI propose que le chef de l’Etat ne dirige plus de parti politique.
Mais, entre Macky Sall et la CNRI, "on peut discuter, dialoguer", ajoute M. Diakhaté.
Mais Moustapha Cissé Lô, l'un des vice-présidents de l’Assemblée nationale et militant du parti présidentiel, ne veut pas de dialogue sur ce sujet. "Je vais écrire à Macky Sall une lettre dans laquelle je lui dirai de jeter cet article à la poubelle", l’article interdisant au chef de l’Etat de diriger un parti politique, déclare M. Lô dans L’Observateur.
Le Quotidien donne la parole à Thierno Bocoum de Rewmi, le parti de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, qui dénonce la disposition selon laquelle un parti politique démissionnaire de son groupe parlementaire ne sera plus autorisé à en former un autre. "C’est un recul démocratique. La prolifération des groupes parlementaires à l’Hémicycle est une expression démocratique qui doit être sauvegardée", soutient M. Bocoum.
La magistrature désapprouve au moins une partie du travail de la CNRI. "Il est assez curieux qu’on puisse faire des propositions de reforme d’un secteur comme la justice, sans avoir discuté avec ses acteurs", affirme le président de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS), El Hadji Abdoul Aziz Seck, cité par L’Observateur.
La commission dirigée par le professeur Mbow a fait des propositions concernant les institutions judiciaires.
Le rejet des propositions faites par M. Mbow et ses collègues est tellement "unanime" que "les 17 mois de dur labeur de la CNRI risquent d’être vains", avertit L’Observateur.
L’avant-projet de Constitution est critiqué par l’avocat El Hadji Diouf, leaders du Parti des travailleurs du peuple (PTP) et député à l’Assemblée nationale. "La Constitution Mbow est saugrenue", déclare M. Diouf dans Direct Info.
Le Quotidien semble avoir raison de souligner que le texte "remet en cause des carrières". El Hadji Diouf promet de s’opposer à la proposition interdisant au député de diriger une mairie. "Nul n’est mieux indiqué que le député pour être maire", soutient-il, promettant de s’opposer à "cette proposition qui ne doit pas être adoptée par l’Assemblée nationale".
D’autres journaux ont largement évoqué la libération de Luc Nicolaï, promoteur de lutte avec frappe et patron d'un hôtel sur la Petite côte (Ouest).
"Luc passe Saint-Valentin (la fête des amoureux) en famille", titre La Tribune. Le journal explique, citant l’un de ses avocats, Bamba Cissé, que le promoteur de lutte a été libéré "pour bon comportement" en prison.
Le 21 janvier dernier, le tribunal correctionnel de Dakar avait condamné M. Nicolaï à cinq de prison ferme, dont trois ans avec sursis, pour association de malfaiteurs, détention de drogue et complicité de tentative d’extorsion de fonds. Il avait été inculpé le 24 octobre 2012.
"Luc Nicolaï libre", titre le journal Enquête, qui publie une photo sur laquelle l’intéressé est tout souriant. Il s’agit d’une liberté conditionnelle, selon ce journal. "La procédure est en cours, du fait de l’introduction d’un appel par ses conseils, qui avaient jugé la peine en première instance trop lourde", ajoute Enquête.