Le ‘’puissant’’ vendeur de café qui se faisait passer pour un homme de tenue a comparu hier devant le tribunal des flagrants délits. Il est accusé d’avoir violé la fille de son bailleur. Il risque 5 ans de prison.
Téméraire, Famara Biagui l’est. Non content de semer la terreur dans le populeux quartier de Yeumbeul, le vendeur de café se faisait passer pour homme de tenue en poste à l’Assemblée nationale, jusqu’à ce qu’il soit écroué pour viol sur mineure. Le ministère public a requis hier 5 ans de prison ferme contre lui. A Yeumbeul, c’est à peine s’il payait sa location. Ses factures d’électricité encore moins. Un beau jour, son bailleur est venu lui réclamer le loyer, une querelle a éclaté. Au cours de l’échange, il a lancé à son bailleur : ‘’Ce qui vous fait mal, c’est que je vis ici et que vous avez eu la négligence de ne pas contrôler votre fille avec qui j’ai couché.’’
Les parents de la partie civile disent avoir eu vent de cette rumeur, mais ils n’en avaient pas parlé, parce qu’ils estimaient que c’étaient des paroles en l’air. Mais après la confession de Famara, sans perdre de temps, le père a demandé à son épouse d’interroger leur fille qui a fini par tout avouer. ‘’Pendant les fêtes de Pâques, Famara m’avait demandé de lui acheter du couscous. A mon retour, il m’a dit que le couscous était gâté. Il m’a prise par la nuque et a abusé de moi. Après les rapports sexuels, il a menacé de tuer mes parents si je pipais mot. Il a menacé d’user de ses pouvoirs mystiques pour qu’ils meurent rapidement’’, a-t-elle raconté pour expliquer son silence.
Son père entendu, à titre de simple renseignement, a confié qu’il était même prêt à annuler la procédure, puisqu’à un moment donné, on lui a demandé 10 000 francs pour établir le certificat médical qui devait prouvait le viol. Et qu’il ne disposait pas de cet argent. Mais son locataire ‘’a inventé une histoire de vol dans sa chambre’’ et lui a présenté une plainte. Il a alors décidé de poursuivre la procédure. La mère de la victime a fait savoir qu’elle souffre du fait que le prévenu ait pris le temps de propager l’histoire dans tout le quartier. Que l’homme s’en moquait.
Mais Famara Biagui a tout nié à la barre. Il a commencé par dire qu’il n’avait aucune relation avec la fille lui permettant de l’envoyer à la boutique ou ailleurs. Le vendeur de café a ajouté qu’il est marié. Que pendant les fêtes de Pâques, il était chez ses parents à Fatick. Il a aussi nié avoir demandé pardon au père de la victime, comme ce dernier l’a dit devant le tribunal. Concernant son loyer, il a soutenu qu’il ne doit que le dernier mois. Mais les autres locataires entendus à l’enquête ont tous soutenu qu’il a un comportement rebelle et disait urbi orbi que personne ne pouvait rien contre lui.
La partie civile, par le biais de son conseil, a demandé la somme 100 millions pour toutes causes et préjudices confondues. Le ministère public a requis une condamnation de 5 ans ferme. Il a ajouté que les cas de viol portés devant le tribunal ne constituent que 10% des cas de viol. Parce que simplement, il y a des freins dont le manque de moyens. Parce que les gens pensent que la justice coûte cher.
Après un mois de détention préventive, le vendeur de café Famara Biagui devra encore patienter pour connaître son sort. Il sera édifié le 7 septembre prochain.