L’hôpital Principal de Dakar a changé de directeur, depuis hier. Le médecin-Général de brigade Bakary Diatta remplace le médecin-Général Boubacar Wade. Selon le nouveau directeur, de nouveaux paradigmes et objectifs leur ont été fixés, dans le but d’offrir des soins médicaux de qualité aux coûts maîtrisés. Cela contribuera à terme à diminuer considérablement les évacuations sanitaires vers l’Europe et le Maghreb.
Dans ce contexte, l’hôpital jouera certainement un rôle essentiel dans l’accès des populations aux soins de santé de qualité. ‘’Dans un court terme, l’amélioration de l’accueil et la prise en charge des urgences constitueront nos priorités. A ce niveau, l’accent sera mis sur la diminution des délais d’attente. En amont, la régulation médicale devra aider à gérer le flux des patients graves, afin qu’ils soient toujours attendus dans les hôpitaux. En aval, une régulation médicale interne à l’hôpital permettra d’optimiser les soins et d’offrir une meilleure disponibilité dans les services’’, explique Dr Diatta.
Selon lui, la douleur physique et morale est à bannir dans les Services d’Accueil des Urgences et a fortiori dans les autres services. ‘’A moyen terme, le relèvement du plateau technique et la qualité de nos spécialistes permettront le développement des méthodes thérapeutiques interventionnelles dans les domaines radiologiques, cardiovasculaires et en chirurgie orthopédique. L’oncologie et les autres pathologies chroniques ne seront pas en reste, car faisant l’objet d’une demande croissante de soins spécialisés’’, a-t-il soutenu.
En outre, il a soutenu que la fréquence croissante des catastrophes naturelles et des conflits multiformes contraignent les hôpitaux à réactualiser leur plan de secours dit ‘’Plan Blanc hospitalier’’. A ce niveau, dit-il, l’hôpital Principal devra obligatoirement répondre à ses engagements techniques, relatifs à la prise en charge des polytraumatisés, des brûlés de la pathologie de guerre. ‘’Un accent sera mis sur la formation continue des médecins, des paramédicaux et du personnel de soutien. Pour la préservation d’une bonne atmosphère de travail, le dialogue social guidera notre action dans la réalisation de nos projets.’’
Revoir certains aspects du code des marchés
Pour sa part, le Médecin-Général Boubacar Wade a émis le vœu de voir les autorités de l’hôpital entamer une réflexion aux fins de revoir certains aspects du code des marchés concernant le domaine de la santé. ‘’Il s’agit là de pouvoir exiger des candidats à des marchés d’équipements médicaux, qu’ils possèdent un service après-vente fiable et rapidement opérationnel. Ils devraient disposer sur place de stock de pièces de rechange, voire d’appareils pouvant, dans le cas de panne prolongée, substituer la machine de l’établissement afin de garantir la continuité du service public pour un bon fonctionnement de l’établissement.’’
Car pour lui, malgré les nombreuses difficultés liées essentiellement à la maintenance des équipements et à une difficile mise en œuvre au début dans l’exécution des procédures de marché, les activités de l’établissement ont été soutenues. ‘’Si les dettes sociales se sont accrues, au plan du fonctionnement, avec l’appui de l’Etat, nous sommes passés d’une dette fournisseur de plus de 2 milliards en 2008 à moins de 500 000 au 31 août 2015. Les délais moyens de paiement sont passés de 250 jours à 60 jours en moyenne aujourd’hui. Le niveau du plateau technique s’est nettement amélioré’’, dit-il.
Cependant, il appelle à la vigilance et au travail, car rien n’est définitivement acquis et les projets en cours permettront à l’hôpital d’être un établissement particulièrement performant dans un Sénégal Emergent.