L’Alliance pour la République (Apr) de la région de Kolda traverse une zone de fortes turbulences. Les 600 millions financés par Moustapha Diop au réseau des femmes pour l’Emergence ont fini de diviser les « apéristes » du Fouladou. Les femmes proches de Sanoussi Diakité accusent le Ministre maire Abdoulaye Bibi Baldé d’avoir fait du ‘’favoritisme politique’’.
Le financement de 600 millions censés être le point de départ pour l’émergence des femmes de Kolda a plutôt semé la discorde dans le parti présidentiel, l’Apr. Les dames proches du Directeur général de l’Office national de la formation professionnelle (ONFP), Sanoussi Diakité et les partisans du ministre-maire, Abdoulaye Bibi Baldé, sont dans une guéguerre depuis deux semaines.
Le camp de Sanoussi Diakité dirigé par Khady Diaw est très remonté contre l’équipe municipale. Face à la presse, cette responsable de l’Apr s’est révoltée contre la manière dont le financement des 600 millions au réseau des femmes pour l’Emergence du Fouladou a été géré. Elle accuse le maire et ses hommes d’avoir fait une répartition sur une base partisane.
‘’Je suis à la tête d’un réseau de 45 groupements de femmes. Mais personne parmi nous n’a vu la couleur de cet argent. C’est grave et injuste‘’, a tonné Khady Diaw. Très en colère, elle enchaîne : ‘’Nous sommes victimes d’une injustice. Mais ce que l’équipe municipale doit savoir, c’est que cet argent, c’est l’argent de l’Etat destiné à toutes les femmes de Kolda.’’ Elle a promis de se battre contre cette injustice. Pour elle, Kolda a besoin de leaders crédibles et capables de rassembler les militants du même parti.
Une semaine après (lundi 24 août) la sortie de Khady Diaw, le camp du ministre-maire Abdoulaye Bibi Baldé a organisé un point presse pour battre en brèche de telles accusations. ‘’La municipalité de Kolda n’est ni de près ni de loin mêlée à cette affaire. Elle n’a aucune marge de manœuvre dans la distribution de cet argent’’, réplique la troisième adjointe au maire de Kolda, Diénaba Diack. A l’en croire, tous les dossiers ont été ficelés par les différents groupements.
Certains ont déposé à la commune, d’autres par contre, notamment les groupements de Khady Diaw, sont partis remettre directement leurs dossiers à la délégation du ministre Moustapha Diop dans un hôtel de la place. ‘’C’est ainsi que le ministère a pris la décision de travailler par la suite avec une institution financière dénommée ‘’Crédit Solidaire Afrique’’. Cette dernière appelle directement les bénéficiaires pour les financer sans passer par la mairie ‘’, a expliqué Diénaba Diack.
Le « Crédit Solidaire Afrique » dégage sa responsabilité sur le choix des bénéficiaires
Interpellé, ‘’Crédit Solidaire Afrique’’ nie être impliqué dans le choix des bénéficiaires. Son rôle se limite à une simple exécution. ‘’Nous ne travaillons pas avec la mairie de Kolda. ‘’Crédit Solidaire Afrique’’ est une structure privée. Le choix ne se fait pas à notre niveau. C’est le ministère délégué en charge de la microfinance et de l’Economie solidaire qui désigne les groupements de femmes qui seront financés. Après le choix, les dossiers sont envoyés à notre direction générale qui se charge de leur acheminement auprès de la base. Nous ne faisons que nous appuyer sur les listes reçues’’, a souligné Mamadou Niang, responsable du « Crédit Solidaire Afrique » de Kolda.
D’après la caissière de ladite structure, Maïmouna Houreychi, tous les groupements de femmes ne peuvent pas être financés en même temps. ‘’Ceux qui n’ont pas encore eu la chance d’être choisis n’ont qu’à patienter. Leur tour va arriver’’, a-t-elle soutenu.