Entre 20 et 50 cadavres ont été découverts dans un camion garé au bord d’une autoroute dans l'est de l'Autriche. A 40 km de Vienne, où se tenait dans le même temps un sommet sur la crise des migrants... Selon les premiers éléments de l'enquête, les victimes seraient mortes asphyxiées.
(DIETER NAGL / AFP) Les journalistes sur place évoquent “une terrible odeur de mort”. L’impossibilité d’établir un bilan humain exact (“entre 20 et 50 per- sonnes”) s’explique, selon la police autrichienne, par le fait que les victimes étaient déjà mortes depuis un certain temps. Selon les premiers éléments de l'enquête, elles ont été asphyxiées. Le chauffeur, lui, a pris la fuite.
Le camion réfrigéré de 7,5 tonnes, aux couleurs d'une marque de volaille slovaque mais immatriculé en Hongrie, aurait été abandonné
mercredi en bordure de l'autoroute A4 au niveau de la ville de Parndorf, en plein soleil, la porte arrière laissée ouverte. Budapest a déclaré que les plaques d’immatriculation étaient enregistrées au nom d’un Roumain habitant la ville de Kecskemet. La police hongroise va se joindre à l’enquête pour retrouver le conducteur. Johanna MiklLeitner, la ministre autrichienne de l’Intérieur, parle d'un
“jour noir” et appelle à un changement de réglementation sur l'immigration clandestine afin que “les pas- seurs ne se sentent plus en sécurité”.
Ce drame nous affecte tous”, a-t-elle réagi. “Les trafiquants d’êtres humains sont des criminels.”
La veille, plusieurs dizaines de personnes mortes avaient été découvertes dans la cale d’un bateau au large de la Libye dans le cadre d’un sauvetage massif d’une dizaine d’embarcations en route pour l’Europe.
Cette nouvelle découverte macabre est survenue alors que se tenait à Vienne, à quelques kilomètres de là, un sommet des dirigeants des pays des Balkans de l'Ouest, dont l’agenda est dominé par la question de la crise des migrants.
“Un avertissement pour l'Europe”
De Vienne, la chancelière alle- mande, Angela Merkel, a dit que ce nouveau drame était “un avertisse- ment pour que l’on se mette au tra- vail, pour résoudre ce problème et faire preuve de solidarité”. Elle a reconnu que les pays des Balkans de l’Ouest faisaient face à “d’énormes défis” en accueillant des dizaines de milliers de migrants tentant de rejoindre les pays de l’Union européenne. “Il est de notre responsabi-
lité d’aider ces pays”, a-t-elle ajouté. Avant le sommet, le ministre des affaires étrangères autrichien, Sebastian Kurz, avait prévenu que son pays pourrait envisager de procéder à “des contrôles plus stricts à la fron- tière” si l’Union européenne échouait à trouver une réponse unitaire. La Hongrie, pays voisin, a déjà renforcé sa frontière avec la Serbie et menace désormais de déployer l’armée.
Plus de 5.000 migrants ont traversé en début de semaine la fron- tière serbe pour entrer en Hongrie, pays membre de l’UE et frontière extérieure de l’espace Schengen. Parmi eux, de nombreux réfugiés syriens fuyant les combats dans leur pays. Ils font partie des quelque 7.000 personnes qui tentent depuis la semaine dernière de gagner l’Europe de l’Ouest, après être pas- sées par la Grèce puis la Macédoine. Au cours du seul mois de juillet, 107.500 migrants sont entrés en Europe, selon les chiffres officiels.