La gestion de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd) ne sera plus assurée par Fraport Sénégal. La société allemande a décidé de se retirer, prétextant une non-rentabilité de l’infrastructure aéroportuaire.
Les Allemands n’assisteront pas au vol inaugural de l’Aibd. Fraport a claqué la porte. Les responsables de cette société ont saisi les autorités étatiques pour les informer de leur décision de se retirer de la gestion de l’aéroport international Blaise Diagne de Diass. Dans le contrat initial qui le liait au Sénégal, Fraport détenait 75% du capital de l’aéroport et les 25% revenaient à l’Etat. Avec l’avènement de Macky Sall, les deux parties ont mené de longues négociations, pour aboutir à la répartition de l’actionnariat qui s’est faite avec 51% de l’aéroport qui sont allés à Fraport Sénégal contre 49% pour l’Etat sénégalais. Les parts de l’Etat ont été réparties entre le Fonds souverain d’investissement (Fonsis) pour 20% et Aibd Sa pour 29%.
En 2014, le Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne, expliquait au patronat que l’Etat a capté ces parts, parce qu’il a besoin de «l’apport de ces 49% via le contrat de concession qui a été signé avec Fraport Sénégal, porteur d’une redevance de concession de 10 milliards par an pour mobiliser des ressources longues, aptes à supporter la restructuration de Senegal Airlines».
Mais aujourd’hui, Fraport juge-t-elle que l’infrastructure aéroportuaire n’est plus rentable. Cela, à cause de la kyrielle de mesures qu’a prises le gouvernement de Macky Sall, afin de booster le secteur touristique sénégalais. Le gouvernement a renoncé à plusieurs taxes. La Redevance de développement des infrastructures aéroportuaires (Rdia) sur laquelle comptait Fraport Sénégal devrait bientôt disparaître. Suffisant pour que les Allemands proposent aux autorités étatiques une rupture à l’amiable, moyennant un cadeau de départ d’un million d’euros, soit plus d’un demi milliard de francs Cfa, environ 655 millions de francs Cfa.
L’aéroport de Diass dont le taux d’avancement des travaux est aujourd’hui estimé à 85%, devrait offrir tous les services d’un aéroport du 3ème millénaire, selon les autorités. Les responsables du projet avaient indiqué qu’il est également prévu une emprise de 1 800 ha et 2 000 ha, contre 800 ha actuellement, deux pistes de 4 mille m x 300m dimensionnées pour les gros-porteurs existants, et une capacité initiale de 3 millions de passagers par an, extensible à 5 millions. Dans les projections, Diass comptabilisera 80 mille mouvements d’avion par an, contre environ 33 mille actuellement pour l’aéroport de Dakar où les Allemands avaient déposé leurs baluchons il y a près de dix ans, pour s’acclimater.