Thione Ballago Seck reste en prison. La Chambre d’accusation a rejeté sa demande de liberté provisoire et mis en délibéré au 3 septembre, la demande de nullité de la procédure et la désignation d’un expert médical introduites par ses avocats.
Thione Seck reste sur la scène de la prison du Cap manuel. Après son inculpation par le juge d’instruction pour altération de signes monétaires ayant cours légal, il était hier devant la Chambre d’accusation pour essayer de recouvrir la liberté. Les avocats du lead-vocal du Ram Daan ont saisi cette juridiction pour solliciter la nullité de la procédure, la désignation d’un expert médical et la liberté provisoire. Et le juge lui a refusé la Lp. «On a beaucoup développé sur la nullité de la procédure, sur le refus de désigner un expert médical pour l’état de santé de Thione Seck et sur la demande de mise en liberté provisoire. Nous avons plaidé pendant quatre heures de temps devant la Chambre d’accusation qui a mis cette affaire en délibéré au 3 septembre», a informé Me Ousmane Sèye à sa sortie d’audience.
Dans sa plaidoirie, l’avocat soutient que le Sénégal doit appliquer le règlement 5 de l’Uemoa sur l’organisation de la profession de l’avocat. Lequel stipule que dès l’interpellation, la personne doit être assistée par un avocat. «Le Sénégal refuse systématiquement de faire appliquer ce règlement mis en application depuis le 1er janvier 2015. Alors que l’article 57 du Code de procédure pénale sanctionne de nullité, tout refus par l’officier de police judiciaire de permettre à un suspect d’être assisté par son avocat 48 h après sa première garde à vue. Avec l’article 5 du règlement de l’Uemoa, il s’agit de l’interpellation, remarque l’avocat. C’est pourquoi tous les procès-verbaux qui ont été dressés par la gendarmerie, la police depuis le 1er janvier 2015 doivent être déclarés nuls.» En définitive, les avocats de la défense estiment que le procès- verbal de l’audition de Thione Seck doit-être déclaré nul «en ce sens qu’il a violé ce règlement 5 de l’Uemoa».
Par ailleurs, les conseils de Thione Seck ont aussi souligné la situation sanitaire précaire du chanteur. Ils pensent que leur client doit bénéficier des services d’un expert médical choisi par le juge d’instruction. Me Ousmane Sèye, qui ne «comprend» pas cette attitude du juge d’instruction, souligne que la justice est humaine. «Si aujourd’hui les prisons sont pleines, c’est parce que simplement la détention est érigée en règle alors qu’elle devait être une exception. Il y a deux poids deux mesures dans cette affaire», regrette-t-il. Il dénonce un traitement impartial des dossiers judiciaires dans ce pays : «Il y a des personnes qui commettent des choses extrêmement graves et qui sont laissées en liberté provisoire alors que d’autres qui commettent des choses moins graves sont maintenues en prison.» Devant la Chambre d’accusation, la défense a aussi remis en cause la perquisition faite au domicile de Thione. Selon les avocats, elle a été faite en violation de la loi.
Il faut savoir que toutes ces demandes formulées par les avocats de Thione ont été balayées par l’Avocat général. D’ailleurs, le Parquet général a été suivi par la Chambre d’accusation qui a rejeté la demande de mise en liberté provisoire. Elle a mis en délibéré au 3 septembre, les autres points soulevés par les conseils du chanteur qui a été écroué pour entre autres altération de signes monétaires ayant cours légal.