L’instance onusienne des droits de l’Homme n’a pas jamais été saisie du dossier de Karim Wade. C’est la précision de la mission sénégalaise à Genève qui assure qu’aucune délibération de ce conseil n’a été faite en ce sens. Une réplique à l’annonce de la défense de Wade-fils d’internationaliser leur combat, après la confirmation de la condamnation de son client.
L’internationalisation du dossier Karim Wade, annoncée par la défense, a poussé l’Etat du Sénégal à réagir. Mais surtout parce qu’après la confirmation de la condamnation de l’ancien ministre pour enrichissement illicite, les avocats de Wade-fils ont déclaré, dans la presse, avoir saisi les organes onusiens. Dans un communiqué, la Représentation permanente du Sénégal auprès des Nations Unies à Genève précise que «le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies, dont le siège est à Genève, n’a jamais été saisi du dossier de M. Karim Wade et, par conséquent, aucune délibération de ce conseil n’a, à ce jour, porté sur l’affaire M. Karim Wade». Et le service de presse de cette mission permanente d’ajouter : «La prochaine session du Conseil des droits de l’Homme se tient à Genève du 14 septembre au 2 octobre 2015, et dans l’ordre du jour provisoire de cette session, examiné lors des consultations tenues ce 24 août 2015, aucun des dix points ne concerne le Sénégal, encore moins le dossier de M. Karim Wade.» En outre, poursuit le communiqué, «la Cour internationale de justice juge des différends entre Etats et ne traite pas d’affaires concernant des personnes physiques». Par conséquent, conclut-on, «la cour ne saurait aucunement être impliquée dans ce dossier».
En revanche, la Représentation permanente du Sénégal auprès des Nations Unies admet que «la seule réunion impliquant directement le Sénégal prévue le 2 septembre à Genève est la séance de travail entre les représentants de l’Etat et le groupe de travail sur la détention arbitraire, qui est un groupe de cinq experts indépendants et donc très diffèrent du Conseil des droits de l’Homme composé, lui, de 47 pays». Cette séance de travail, explique-t-on, sera l’occasion d’un «échange informel» entre le Sénégal et les membres du groupe de travail sur les faits qui attestent de la «conformité au droit interne et à nos engagements internationaux de toutes les procédures et mesures prises par l’Etat dans le cadre du dossier de M. Karim Wade».