La stratégie régionale 2015-2020 de lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite de migrants en Afrique de l’Ouest et du Centre vise ‘’à soutenir les Etats membres à développer une réponse holistique afin de démanteler les réseaux criminels de traite de personnes tout en protégeant les victimes, a soutenu mardi, l’experte de l’ONUDC, Henna Mustonen.
‘’L’objectif est de soutenir les Etats membres à développer
des réponses holistiques avec comme effet de renforcer une culture de coordination et de coopération dans les domaines de la lutte contre la traite des personnes et le trafic de migrants’’, a souligné l’experte de l’ l’Office des nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), en présentant la stratégie régionale 2015-2020.
Henna Mustonen s’exprimait à la journée de restitution de la stratégie régionale de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le crime pour combattre la traite des personnes et le trafic illicite de migrants en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Il s’agit, selon elle, ‘’ de soutenir la créations de structures de coordination nationale sur la traite des personnes et le trafic de migrants, fournir une assistance technique à ces structures et renforcer les capacités des acteurs pertinents de la CEDEAO et de la CEEAC sur la problématique du trafic des migrants mais aussi de mettre à leur disposition des matériels et équipements’’.
Cette stratégie régionale, lit-on dans le document, va mettre en place une plateforme régionale de dialogue sur la traite des personnes et le trafic illicite de migrants permettant l’échange d’informations et de bonnes pratiques entre les acteurs de la chaine de la justice pénale.
Présidant l’ouverture de cette rencontre, Cheikhou Cissé, secrétaire général du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, a indiqué que ‘’ le Sénégal a mis en place un cadre juridique permettant de combattre les auteurs et complices de la traite des personnes et un dispositif opérationnel avec le renforcement des capacités des personnes chargés d’appliquer la loi’’.
Mais a-t-il rappelé ‘’ les dispositions des Etats ne saurait suffire, seule une synergie inter -étatique pourrait permettre de venir à bout de ce phénomène criminel qu’est la traite des personnes et le trafic de migrants’’.
Entre autres activités prévues dans cette stratégie, il y a le renforcement
du système de collecte de données des Etats membres en matière de traite des personnes et trafic des migrants, la promotion de la ratification par les Etats de la convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et de ses protocoles relatifs à la traite des personnes et l’organisation de sessions ponctuelles de sensibilisation des parlementaires à la traite de personnes.
Revenant sur le contexte de la mise en place de cette stratégie, Pierre Lapaque, représentant régional de l’ONUDC, a souligné que ‘’ la plupart des migrants identifiés à la mer méditerranéenne sont des ressortissants de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Les statistiques montrent une nette progression du trafic illicite de migrants de la sous –région vers les pays du Magreb et d’Europe ces trois dernières années’’.
‘’Ces milliers de ressortissants d’Afrique de l’Ouest et du Centre sont aussi victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle, de travail forcé et de trafic d’organes’’ a-t-il ajouté.