Quelque 20.000 migrants provenant de l’Afrique subsaharienne ont été identifiés en Italie en juillet dernier a indiqué, mardi à Dakar, l’expert en traite des personnes et trafic des migrants à l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Lamine Daffé.
‘’Ces trois dernières années, on a constaté une nette augmentation de la migration irrégulière. Rien qu’au mois de juillet, les autorités italiennes ont identifié 20.000 migrants et 90% d’entre eux sont des subsahariens, en provenance du Sénégal, du Niger, du Mali ou de la Gambie ’’, a souligné, M. Daffé.
Lamine Daffé faisait une présentation sur la situation de la traite des personnes et le trafic illicite des migrants en Afrique de l’Ouest et du Centre lors de la journée de la restitution de la stratégie régionale de l’ONUDC de lutte contre le phénomène.
’’Il y a 4000 personnes qui transitent par le Niger à partir de la ville d’Agadès’’, a appris l’expert en trafic et traite des migrants au bureau régional de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) à Dakar.
Selon lui, ’’parmi les 19 Etats sur les 26 de l’Afrique du centre et de l’Ouest qui ont ratifié le protocole sur la traite des personnes, seul le Niger dispose en plus d’une loi sur le trafic des humains’’.
C’est pourquoi, M. Daffé a déploré ’’le manque de réelles politiques de lutte contre les trafics de migrants facilités par le sous emploi, la corruption, le blanchiment d’argent et la perversion de certaines pratiques’’.
’’La traite des personnes est un acte illicite mais extrêmement lucratif’’, a estimé l’expert citant l’exemple de la ville d’Agadès qui a su se développer à travers cette activité.
En outre, M. Daffé a souligné que les victimes de trafic de personnes ou migrants, généralement issues de régions pauvres et souvent exploitées par leurs proches, sont transportées vers un lieu où il existe un besoin, une demande.