Fortes pluies du Week-end : Dakar ivre d’eau - Le canal d’évacuation de Henan Chine cède à Wakhinane #aDakar

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Fortes pluies du Week-end : Dakar ivre d’eau - Le canal d’évacuation de Henan Chine cède à Wakhinane

Publié le mardi 25 aout 2015 | Le Quotidien

© Autre presse
Inondations

Dans la banlieue dakaroise, la pluie n’est pas une providence. Elle est une malédiction. Elle a provoqué des inondations qui ont contraint les populations à quitter leurs maisons pour squatter des nids de fortune. C’est déjà la désolation.

Le vieux Ousmane Guèye est inconsolable. «C’est sûr que nous allons aujourd’hui (hier) dormir à la belle étoile. Comme vous l’avez constaté, l’eau qui vient des autres localités a fini par inonder nos maisons», annonce-t-il, complètement dépité. La forte pluie, qui s’est abattue sur la banlieue dakaroise ce week-end, a inondé plusieurs quartiers. Malgré les canalisations de drainage construites pour amoindrir les risques d’inondation, les populations ont bu l’eau jusqu’à la lie. Ousmane Guèye habite à Guédiawaye X Mousse situé dans le quartier Mamadou Mbaye. Comme la tienne, l’écrasante majorité des maisons situées dans cette zone sont sinistrées. Le décor ne change pas : matelas, meubles, téléviseurs, lits, de gros sacs contenant des habits sont exposés dans les cours des différentes concessions. Et la pluie continue de tomber sur les populations lassées par ce spectacle qui se répète chaque année. Seaux à la main, les femmes, les hommes et les enfants tentent d’évacuer l’eau qui a «confisqué» les chambres et les salons.
Dans la banlieue, les scènes de panique se multiplient alors que la pluie continue de tomber. La route principale qui quitte Marché Bou Bess allant vers la Corniche, c’est le chaos. Les automobilistes ont été obligés d’emprunter les petites ruelles inondées de peur d’être engloutis. Baye laye, Serigne Assane, Pikine Est, le décor ne change pas. «C’est une situation difficile que vivent les populations qui habitent en face de ces routes. Ces bas-fonds ont toujours connu des inondations et obligent les automobilistes à faire le grand tour. Toutes les ruelles sont prises en otage par les eaux pour une durée de plusieurs semaines», alerte un habitant.
Loin des tracas de leurs administrés, les maires de Guédiawaye et de Wakhinane Nimzatt ont déployé les motopompes vers 20 h hier pour dégager les voies et certains quartiers inondés. Toute honte bue, Aliou Dia, chargé des inondations et chef de cabinet du maire de Wakhinane, soutient que la situation est maîtrisée.

«C’est inadmissible !»
Pourtant, il ne dissimule pas sa colère après avoir constaté qu’un pan de la digue de protection construite par Henan Chine a sauté sous la furie des eaux. Les populations ont pris d’assaut ce canal pour constater les dégâts. Elles savent que le pire est à craindre après cet effondrement. Informés, les services de la mairie de Racine Talla sont venus constater l’ampleur des dégâts. Aliou Dia, chargé des inondations à la mairie de Wakhinane, rumine sa colère : «C’est inadmissible, on ne va pas investir des milliards de francs pour les inondations pour avoir aujourd’hui ces résultats. D’ailleurs, j’ai informé le maire Racine Talla pour lui faire l’état des lieux. J’ai même saisi les responsables de l’entreprise Henan Chine pour venir constater les dégâts. Nous interpellons le ministre Diène Farba (ministre du Cadre de vie) pour qu’il puisse venir voir les travaux avec son service technique. Parce que ces travaux doivent être garantis pour des années.» Les responsables des travaux de drainage de l’entreprise chinoise ont rappliqué sur les lieux. Effondrés, ils prennent des photos et quittent aussitôt les lieux. Comme si de rien n’était.