Diminuer les cas de noyade par la sensibilisation, c’est l’objectif du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique et la Direction de la protection civile (DPC). Les autorités publiques et les acteurs locaux s’engagent à réduire le taux de décès par noyade.
241 cas de décès par noyade ont été enregistrés en 2014 au niveau des plages interdites. Ces chiffres, donnés par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Abdoulaye Daouda Diallo, font froid dans le dos. Samedi, lors de la cérémonie de lancement de la campagne de prévention des noyades dans les zones de baignade et de traversée par embarcation à Bargny, le ministre a annoncé une lutte plus efficace pour mettre fin à cette situation macabre. Selon lui, malgré les efforts dans l’installation de panneaux de signalisation et de la sensibilisation des populations, les jeunes continuent à fréquenter les plages interdites.
Pour diminuer les cas de décès, Abdoulaye Daouda Diallo invite tout le monde à la collaboration. « Pour renverser la tendance, il sera même obligatoire de mette en place un cadre harmonisé et rationalisé adossé à un dispositif de sauvetage des victimes et de surveillance des plages». Il a fait aussi des recommandations allant dans le sens de rendre le port de gilet de sauvetage obligatoire, d’interdire les traversées nocturnes, entre autres. « La campagne de sensibilisation de cette année fera l’objet d’une évaluation exhaustive qui, au final, devrait aboutir à l’élaboration, la validation et le déroulement d’un plan de communication qui couvrirait un espace temporaire plus conséquent », a-t-il promis.
Des pas de danse de la troupe Ndawrabine de la localité, des chansons traditionnelles ont rythmé la rencontre qui s’est tenue sur le sable fin de la plage de Bargny. Lors de son discours, l’édile de la commune a affiché sa volonté avec les populations de sa ville de lutter contre ce fléau qui a fini de hanter les parents pendant les vacances. «On s’est fixé, avec les associations sportives et culturelles (ASC), un objectif de zéro cas de noyade pour cette année », a informé M. Seck.
Comme le ministre de l’Intérieur, il a reconnu que le taux de noyades reste très élevé, en dépit des efforts fournis par les collectivités locales et l’Etat. Il n’a pas manqué par ailleurs de sensibiliser le public venu nombreux présent à la manifestation et de lancer des appels aux chefs de famille. « On doit poursuivre les recommandations et éviter les plages interdites. Les enfants doivent être surveillés pendant le baignade et au bord de la plage », a-t-il recommandé. Le maire d’ajouter : « Un enfant peut se noyer en 3 minutes, sans bruit. » Convaincu de la volonté de l’Etat de sensibiliser les citoyens, il estime qu’il appartient aux élus locaux de contextualiser les politiques élaborées par le ministère de l’Intérieur et la Direction de la protection civile (DPC).
Le mouvement Navétane du département de Rufisque aussi s’est engagé à participer à la sensibilisation. Sous la houlette du président de l’organisation départementale de coordination des activités de vacances (Odcav), Mamadou Mbaye, il a réitéré son engagement aux côtés des autorités pour mettre fin à cette situation qui « décime la population sénégalaise chaque année». « Nous entendons piloter des formations de moniteurs de plage pour prévenir les noyades », a-t-il promis. Il a enfin souhaité que cette cérémonie marque une rupture dans la lutte contre cette tragédie. Quant aux éléments de la brigade des sapeurs-pompiers, ils ont fait des démonstrations sur la manière de sauver une personne qui se noie et comment les surveillants de plage doivent travailler.