La campagne de reboisement de la Grande Muraille verte (GMV) et le maraîchage constituent une véritable aubaine pour des jeunes et des femmes de Widou Thiengholy (Linguère), engagés dans ces activités qui les aident à financer leurs études, tout en contribuant à nourrir les populations locales.
De nombreux lycéens travaillent en effet dans le projet. Le plus souvent, l’argent payé à la fin du mois servira à couvrir les frais de scolarité.
Ils sont employés pour tout le mois d’août par l’Agence nationale de la GMV, qui leur donne 55 000 francs en guise de rémunération.
Ibrahima Bra Sow, élève en classe de seconde à Mbeuleukhé (Linguère), souligne que le projet lui permet ainsi qu’à ses camarades élèves de trouver une occupation pendant les grandes vacances.
‘’Même si la rémunération n’est pas aussi importante, c’est mieux que de rester à ne rien faire’’, déclare-t-il.
‘’Les travaux de reboisement commencent le matin, à 8h et on termine l’après midi vers 14h’’, poursuit le jeune Sow, l’air timide, accoudé sur sa houe.
Plus décontracté, Kalidou Sow se montre plus bavard sur la question. ‘’ Le travaille se passe très bien et on sera payés à la fin du mois’’, dit-il, tenant deux plants prêts à être enfouis en terre entre ses mains poussiéreuses.
Elève en classe de première série L, Kalidou indique que ‘’la population locale est consciente de l’intérêt de ce projet à court et long terme, et est pleinement impliquée pour sa réussite’’.
Arborant un sourire, la jeune Ndèye Anta Niang, qui est élève en classe de troisième, abonde dans le sens que ses camarade. ‘’ Nous y gagnons un peu d’argent pour nous et pour nos familles’’, explique-t-elle, en essuyant la sueur qui ruisselle sur son visage.
Ainsi, c’est un sous un soleil implacable, que jeunes lycéens et éleveurs s’attellent à leur tâche avec un enthousiasme perceptible.
S’il n’y a pas beaucoup de femmes plus âgées dans le groupe de reboiseurs qui comprend également de jeunes venus des quatre coins du pays et du monde entier, c’est parce que celles-ci s’activent dans le jardin polyvalent de cinq hectares réservé aux activités horticoles.
Dans ce jardin tenu par la technicienne horticole Diouma Sène sont essentiellement pratiquées des activités de maraîchages. ‘’On cultive l’oignon, le chou, la pomme de terre, l’étui, les melons, la carotte en saison sèche. Et en ce moment, on cultive le niébé, les pastèques et l’oseille’’, explique-t-elle.
Elles sont au total 248 femmes réparties dans six groupes à travailler dans le jardin. Une partie des produits tirés de la récolte est destinée à la consommation de la population locale. Le reste sera vendu. Les fruits de cette vente contribueront à redynamiser l’association.
Mais selon Diouma Sène, ces femmess sont confrontées à un problème d’eau. ‘’Nous n’avons qu’un seul forage et il nous en faudra un autre. Nous sommes en zone sylvo-pastorale et nous avons besoin en permanence d’eau’’, explique-t-elle.
‘’L’appropriation du projet par les populations est importante, car ce sont elles qui valorisent tout ce qui se fait au niveau local’’, reconnaît le directeur technique de l’Agence nationale de la Grande Muraille verte, le Colonel Pape Sarr.