Le dernier hommage rendu au musicien percussionniste Doudou Ndiaye Rose et le verdict rendu par la Cour suprême sur l’affaire Karim Wade ont fait les titres des quotidiens, vendredi.
Décédé mercredi, à l’âge de 85 ans, le percussionniste de renommée internationale a été inhumé jeudi, à Dakar.
Le Soleil est admiratif du parcours de cet artiste "parti sans tambour ni trompette". Doudou Ndiaye Rose "laisse derrière lui une famille inconsolable, des amis éplorés et des milliers de Sénégalais tristes", commente ce journal, qui consacre un reportage aux obsèques de ce "maître du rytjme".
"Ils étaient tous là, des autorités gouvernementales, coutumières et religieuses, des acteurs culturels et du monde socioéconomique, tout comme les simples quidams [pour] dire adieu à l’un des plus grands ambassadeurs de la culture sénégalaise que fut Doudou Ndiaye Rose", poursuit Le Soleil.
"Les vraies orphelines", titre Grand Place, en faisant allusion aux majorettes du lycée Lamine-Guèye de Dakar. Ce journal s’entretient avec le professeur d’éducation physique et sportive Yama Diémé Diédhiou, la responsable de la chorégraphie des majorettes de ce lycée.
Ces dernières participaient au défilé du 4-Avril, la Fête nationale, à Dakar, sous la direction du percussionniste.
"Je sens le vide qu’il (Ndiaye) a laissé autour de moi. (…) On travaillait très dur pour que nos majorettes puissent assurer une belle prestation pendant le défilé", se souvient Mme Diédhiou. Elle rappelle avoir travaillé à cela pendant 30 ans avec cet artiste à "la baguette magique", qui "incitait les jeunes filles à se surpasser pour maîtriser les pas de danse…"
D’autres quotidiens réservent leur manchette au verdict rendu par la Cour suprême, qui confirme le verdict rendu par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), concernant Karim Wade et ses coprévenus.
Le 23 mars dernier, la CREI a condamné l’ancien ministre à six ans de prison ferme et au paiement d’une amende de 138 milliards de francs CFA pour enrichissement illicite.
Le même jour, ses coprévenus, Ibrahima Khalil Bourgi, Pape Mamadou Pouye et Alioune Samba Diassé ont été condamnés par la Cour de répression de l’enrichissement illicite à cinq ans de prison ferme pour complicité d’enrichissement illicite.
En confirmant ce verdict, "la Cour suprême casse Karim Wade", selon Le Quotidien. Il considère que la grâce présidentielle serait "le dernier recours" de l’ancien ministre mis en cause pour sa gestion d’importants portefeuilles ministériels et d’une agence de l’Etat, quand son père, Abdoulaye Wade, dirigeait le Sénégal.
Le Quotidien précise que la Cour suprême a rejeté "les sept pourvois en cassation" introduits par Karim Wade et ses coprévenus.
La décision rendue par cette juridiction fait écrire au Populaire que "l’affaire Karim Wade [est] pliée".
La grâce du chef de l’Etat n’est pas la seule issue possible pour l’ancien ministre, selon Le Populaire. Les avocats de M. Wade vont porter l’affaire devant des juridictions étrangères, rapporte ce journal, en évoquant "un front international".
Sud Quotidien est du même avis que Le Quotidien, en affirmant que "la seule option qu’il reste à Karim Wade, candidat à la prochaine élection présidentielle, c’est la grâce présidentielle".
"Nous entendons nous battre jusqu’au bout", jure Boubacar Cissé, qui défend Bibo Bourgi, l’un des coprévenus de Karim Wade.
Me Cissé, cité par Le Témoin Quotidien et d’autres journaux, affirme que la défense a "la possibilité de faire rabat d’arrêt", pour en raison des "erreurs de droit et de procédure commises par la Cour suprême".