Après plusieurs allers-retours dans les pays du Golfe persique, et un passage remarqué à Abidjan à la mi-décembre, Abdoulaye Wade était à Brazzaville à l’invitation de Denis Sassou-Nguesso, à l’occasion notamment d’un forum d’affaires et d’investissement. Une façon pour l’ex-président sénégalais de montrer que la retraite ce n’est pas pour tout de suite.
A Brazzaville comme à Abidjan, Abdoulaye Wade n’aura pas manqué de plaider la cause de son fils Karim, emprisonné pour enrichissement illicite présumé, espérant que le président Macky Sall saura écouter les conseils amicaux de ses pairs africains. A Dakar, son retour a été plusieurs fois annoncé, mais à chaque fois reporté sans plus d’explication.
A distance, il reste le véritable patron de sa formation politique, le Parti démocratique sénégalais (PDS). Veut-il transmettre les rênes à son fils ? « C’est bien possible », assure un responsable du parti qui reconnaît que certains dirigeants le pousseraient volontiers vers la sortie.
Abdoulaye Wade a même une nouvelle activité : consultant. Il vient d’ouvrir le cabinet Wade International Consulting, avec même un site internet en anglais. L’ancien président propose ses services dans tous les domaines : problèmes constitutionnels, médiation, financement de projets.
Cela en fait sourire certains à Dakar : « Vu tout ce qu’on lui reproche ici et la façon dont il a quitté le pouvoir, je vois mal un chef d’Etat lucide aller chercher auprès de lui des conseils avisés », ironise Ibrahima Sène du Parti de l'indépendance et du travail (PIT).
« Son ambition pour l’Afrique est inchangée », répond le porte-parole du PDS, Babacar Gaye qui ajoute : « même à 88 ans, Maître Wade n’est pas homme à rester assis dans un fauteuil de retraité, il est infatigable. »