Dakar, 20 août 2015 (AFP) - Une mission de médiation ouest-africaine prévue en Guinée-Bissau a été "suspendue" à la suite de la nomination, jeudi à Bissau, d’un nouveau Premier ministre, a appris l’AFP de source officielle à Dakar.
La décision a été annoncée par la présidence sénégalaise à l’issue d’une rencontre entre le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), et des émissaires ouest-africains conduits par l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, dépêché par le chef de l’Etat nigérian Muhammadu Buhari.
La délégation reçue par M. Sall comprenait des "membres du secrétariat de la Commission de la Cédéao (15 pays membres) et du ministère des Affaires étrangères du Nigeria", a précisé la présidence dans un communiqué.
Selon le texte, les émissaires souhaitaient "recueillir ses avis et conseils sur la situation actuelle en Guinée-Bissau afin de mieux contribuer à l’apaisement de la situation politique (...) née de la crise entre le président et l’ancien Premier ministre bissau-guinéens".
"Cependant, la récente nomination d’un nouveau Premier ministre en Guinée-Bissau semble changer temporairement la donne" et "à la lumière des nouveaux développements, la mission est pour l’heure suspendue", a affirmé la présidence.
M. Obasanjo, "qui comptait se rendre très prochainement à Bissau, va ainsi attendre que la situation se stabilise davantage pour voir dans quelle direction aller", a-t-elle ajouté, sans fournir de calendrier.
L’ex-ministre Baciro Dja a été investi Premier ministre de Guinée-Bissau jeudi après-midi en dépit de la contestation du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir), qui réclamait la reconduction de son prédécesseur, Domingos Simoes Pereira.
MM. Vaz, Pereira et Dja sont tous trois membres du PAIGC, mais c’est M. Pereira, destitué le 12 août, qui préside le parti et a son soutien.
Elu en mai 2014, M. Vaz avait nommé M. Pereira au poste de Premier ministre le mois suivant. Il s’en est séparé le 12 août, en arguant d’une "crise de confiance au sommet de l’Etat" qui nuit au "bon fonctionnement des institutions".
Selon leurs entourages, MM. Vaz et Pereira ne s’entendaient plus depuis plusieurs mois sur la manière de diriger le pays.
cs/alc