Le tambour major sénégalais de renommée internationale n’est plus. Doudou Ndiaye Coumba Rose, de son vrai nom, Mamadou Ndiaye, est décédé hier, mercredi 19 août à Dakar des suites d’un malaise. Un décès qui intervient environ 24 heures après celui d’un autre icône de la culture le Vieux Sing Faye, père de Mbaye Dièye Faye. La levée du corps est prévue ce jeudi 20 août à 11h à la mosquée des Hlm.
La mort a encore frappé, frappé très dure, qu’elle a emporté en moins d’une journée deux icones de la culture traditionnelle sénégalaise. Il s’agit du Vieux Sing Faye et de Doudou Ndiaye Comba Rose décédés respectivement les mardi 18 et mercredi 19 aout. Le monde de la culture est aujourd’hui, dans la consternation à cause de la perte des deux «tambours» de renoms.
Pourtant, Doudou Ndiaye Coumba Rose avait raccompagné son ami et camarade dans sa dernière demeure, avant-hier, mardi et délivré un témoignage à son endroit. «C’est un frère, un ami, un homme de paix, et un grand disciple de Serigne Babacar Sy» avait-il dit lors de la cérémonie de levée du corps.
En pleine forme, prenant les nouvelles des uns et des autres, qui aurait cru ce jour-là, qu’il allait rejoindre son ami le lendemain. Les secrets de Dieu étant ainsi ce qu’ils sont, le grand percussionniste sénégalais Doudou Ndiaye Coumba Rose s’est éteint, laissant derrière lui toute une génération dans la soif de ces connaissances pour mieux s’enraciner dans leur culture.
Décédé à Dakar hier, mercredi, à l’âge de 85 ans, des suites d’un malaise à l’hôpital Aristide Le Dantec, l’homme, connu pour son franc-parler, avait donné le ton en début de ce mois d’aout, à l’occasion de la 4ème édition du festival «Deggi daaj» où un grand hommage lui était rendu. A cet effet, il avait confié que malgré tout ce qu’il a fait pour représenter dignement le Sénégal dans le monde, son pays ne lui a jamais rendu la pièce de sa monnaie.
Ainsi disait-il: «le problème au Sénégal est que les gens attendent toujours ta mort pour te rendre hommage. Quiconque me le fait, je ne le lui pardonnerai pas». Et de regretter: «on me jette des fleurs partout. Les autorités, à chaque fois que je les rencontre, disent que je suis un exemple pour les jeunes, qu’ils sont reconnaissants pour ce que j’ai fait pour le pays. Mais aucune d’entre elles n’a pensé me rendre hommage de mon vivant. Organiser une journée juste pour moi serait salutaire. Je n’ai pas encore la chance d’être dignement célébré par mon pays. C’est regrettable mais je n’y peux rien».
Doudou Ndiaye Comba Rose, il doit ces deux derniers noms (Coumab Rose) à sa mère, s’en est allé sans voir son rêve qu’il a nourri se réaliser. Il voulait créer une école de danse et avait reçu des promesses fermes de financement de bailleurs. Il lui suffisait juste d’avoir un terrain pour l’obtention duquel il a couru derrière les autorités en vain jusqu’à son dernier soupire. Humble de cœur, Doudou Ndiaye Rose était toujours prompt à aider. Il donnait toujours le meilleur de lui-même dans les manifestations et gratifiait ses adeptes de ces talents avec des gymnastiques pour conduire son équipe de tambours dont lui seul détenait le secret. La perfection était son crédo et il n’hésitait jamais à rappeler un de ces apprenants qui ne suivait pas ces instructions à l’ordre.