«Récemment, un journaliste me demandait si on a donné mon nom à une école ou une rue ? Je lui ai répondu non. En général ici au Sénégal, on donne le nom de quelqu’un à une rue ou une école ou autre que lorsque la personne est morte.
Et quand je serai mort, qu’on ne donne pas mon nom à l’un de ces endroits. Ce n’est pas la peine, car je ne serai plus sur terre donc j’en saurai rien. Une personne, quand on lui rend hommage, on doit le faire de son vivant. Mais là, c’est les Américains et les Japonais qui me rendent hommage et vous savez que c’est des personnes qui ne font rien dans la futilité. Le problème au Sénégal est que les gens attendent toujours ta mort pour te rendre hommage. Quiconque me le fait, je ne le lui pardonnerai pas. On me jette des fleurs partout. Les autorités à chaque fois que je les rencontre, elles disent que je suis un exemple pour les jeunes, qu’elles sont reconnaissantes pour ce que j’ai fait pour le pays. Mais aucune d’entre elles n’a pensé me rendre hommage de mon vivant. Organiser une journée juste pour moi serait salutaire. Je n’ai pas encore la chance d’être dignement célébré par mon pays. C’est regrettable, mais je n’y peux rien. Quand je ne serai plus de ce monde, j’attends des uns et des autres des prières (fatiha et 11 likhlass)».