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Enrôlement de Djibo Kâ par Macky Sall: Une stratégie pour affaiblir l’opposition
Publié le mercredi 19 aout 2015  |  Sud Quotidien
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© Autre presse par DR
Le députe Djibo Kâ




En enrôlant l’ancien ministre d’Etat, Djibo Leyti Kâ, patron de l’Urd, dans la mouvance présidentielle, le chef de l’Etat Macky Sall cherche à affaiblir le camp d’en face, à défaut de trouver des gens qui peuvent lui apporter grand chose. De l’avis des analystes politiques interpellés sur la question, notamment Ibrahima Bakhoum, journaliste formateur à l’Issic, et Momar Seyni Ndiaye, ancien journaliste formateur, l’image de Djibo Kâ, ministre et homme d’Etat, peut servir à Macky, mais pas pour des logiques politiques électoralistes. Qui plus est, le patron de l’Urd est complètement affaibli en termes de poids électoral, selon eux.

La volonté manifeste du chef de l’Etat, Macky Sall, de réduire l’opposition sénégalaise au strict minimum, commence-t-elle à prendre forme ? Tout porte à le croire, au vu de l’enrôlement de l’ancien ministre d’Etat, Djibo Leyti Kâ, secrétaire général de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd), dans la mouvance présidentielle. En tout cas, Ibrahima Bakhoum, journaliste formateur à l’Institut supérieur des sciences de l’information et de la communication (Issic) reste convaincu que «Macky cherche absolument à affaiblir le camp d’en face». Cela, d’autant plus «qu’aujourd’hui, ceux qui sont avec lui (Macky) ne lui apportent pratiquement rien du tout», que ce soit Moustapha Niasse «qui est pratiquement handicapé», son propre parti, l’Alliance pour la République (Apr), mal structuré, ou encore le Parti socialiste (Ps) qui «se cherche une alternative à la mouvance présidentielle». Donc, pour M. Bakhoum, «Macky est obligé, à défaut de trouver des gens qui lui apportent quelque chose, au moins d’affaiblir le camp d’en face».

Abondant dans le même sens, Momar Seyni Ndiaye, ancien journaliste et formateur en journalisme et communication, estime que Djibo Kâ, coutumier des faits, a une philosophie politique qui lui est totalement propre. A son avis, en le débauchant, «Macky affaiblit un peu l’opposition parce que Djibo Kâ y avait une certaine place». Selon lui, le secrétaire général de l’Urd est excellent dans le débat politique, même si en raison de son état de santé, il a un peu perdu de sa verve. Toutefois, M. Ndiaye indique que Djibo Kâ a un certain courage politique pour prendre certaines positions, «ce qu’on ne trouve pas toujours dans les rangs de Benno». Cependant, il a tenu à préciser que «le débauchage de Djibo Kâ a plutôt un caractère symbolique, mais en termes de poids électoral, il ne peut absolument rien apporter au président de la République». Cela, même si par ailleurs, il trouve que «vaut mieux avoir les quelques poussières de voix de Djibo, qui ne représente pas grand chose, pour sa pertinence argumentaire, que de voir tous ces éléments mis au service d’une opposition».

Poursuivant dans la même veine, M. Bakhoum a en outre fait savoir que, même si le chef de l’Etat sait que le patron de l’Urd n’a plus de poids politique, il n’en demeure pas moins que «le nom de Djibo compte politiquement». A l’en croire, c’est plutôt «l’image pour la cosmétique» de l’ancien ministre d’Etat qui intéresse Macky Sall. Mieux, il estime que si Macky cherche un ministre et homme d’Etat, il a fait le bon casting. Car pour lui, «si c’est pour le travail de Djibo Kâ, il faut admettre qu’il a été un bon ministre». Toutefois, il a émis des réserves sur le choix de Macky Sall au cas où il l’aurait enrôlé «pour un apport politique politicien et pour des raisons électoralistes». Pour cause, il a rappelé que Djibo Kâ a soutenu en son temps Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, en vain. Selon lui, «maintenant, il n’y a plus de Djibo en termes d’Urd, il est complètement affaibli».

Cependant, utilisant une métaphore, M. Bakhoum avertit que «le produit cosmétique ordinaire n’a jamais fait autre chose que de donner une beauté éphémère, pas durable». A l’en croire, «un produit cosmétique n’a jamais servi à changer un physique sauf peut être à le détruire». Pis, selon lui, dans sa volonté de chercher coûte que coûte un second mandat, Macky Sall a tout à perdre si toutefois il parvient à convaincre les gens qu’il favorise la transhumance. Par conséquent, il estime que «ce sur quoi il (Macky) aurait dû mettre l’accent, c’est ce qu’il avait promis, notamment une nouvelle gouvernance sobre et vertueuse».
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