Le séminaire de formation en communication de la convergence des jeunesses républicaines (Cojer), samedi dernier, a été l’occasion pour certains cadres du parti de se pencher sur les récents développements de l’actualité politique. Si El Hadji Hamidou Kassé estime que ‘‘l’opposition n’a pas de programme’’ ; Moustapha Diakhaté évoque une rigueur totale contre les lanceurs de pierres présumés.
Présentée comme le talon d’Achille de l’Alliance pour la République (Apr), la communication des jeunes du parti a fait l’objet d’un renforcement de capacités samedi dernier. Même s’ils se rendent compte de la subsistance de cette faiblesse, la vacuité des programmes de l’opposition n’inquiète pas le parti au pouvoir, selon le formateur. ‘’Nous avons des adversaires, une opposition, qui n’a pas discours, qui n’a pas de propositions programmatiques. Je défie quiconque de me dire qu’elle a formulé une seule fois une proposition de fond sur quelque question que ce soit. Que ce soit sur l’éducation, les infrastructures, l’agriculture, la pêche, l’enseignement supérieur, la formation professionnelle, l’artisanat’’, a déclaré le président du comité scientifique préparatoire du dernier sommet de la francophonie, El Hadji Hamidou Kassé qui animait la séance.
La session portait sur la communication notamment la prise de parole en public, l’expression dans les médias, et l’expression écrite, la construction des argumentaires, la maîtrise des discours dans l’espace public, selon le formateur. ‘’Nous n’avons rien en face de nous, en termes de discours et programme. Nous avons des professionnels de l’injure et de l’invective et nous travaillons à ce que nos jeunes ne soient pas des insulteurs’’, poursuit-il. Même s’il parle d’assainir la communication des jeunes du parti, Hamidou Kassé estime que la sortie d’Abdou Mbow, traitant Mamadou Lamine Loum d’homme du passé, n’a rien à voir avec l’invective.
‘’C’est une catégorie politique, il a répondu sur le fond. Ce n’est pas de l’injure quand on dit de quelqu’un que c’est un homme du passé. C’est une catégorie polémique ; la polémique est différente de l’injure et de l’invective. Abdou Mbow s’est situé dans une logique polémique et c’est tout à fait normal’’, se défend le formateur du jour des jeunes de la Cojer. Il estime à cet effet que cette saillie du député apériste ne menace en rien la continuité des relations avec les verts. ‘‘Ceci ne peut remettre en cause nos relations avec les socialistes, avec les progressistes de l’Afp, avec les autres composantes de Bby, y compris Mamadou Lamine Loum. Il a été dans les Assises nationales ; il a été pris par Macky Sall dans la commission nationale des réformes des institutions (Cnri). On peut se disputer, se chamailler politiquement, sans invectives. C’est dans la logique de la politique’’, clame-t-il.
2017 ou 2019
Si cette formation est destinée à préparer la communication de 50 jeunes apéristes de différents départements, les prochaines échéances électorales sont également en ligne de mire. ‘’Qu’on le veuille ou non, on ne peut pas être un parti politique et ne pas penser à des élections. Nous pensons à celles de 2017 ou 2019, gagner de la manière la plus nette. C’est la vocation de l’Apr et de n’importe quel autre parti.’’, déclare Hamidou Kassé. L’ancien conseiller en communication du président Macky Sall estime également que les jeunes de la Cojer n’ont pas à rougir du bilan du président. ‘‘On ne peut pas nous demander de complètement changer la donne en trois ans. Le Sénégal a connu un cycle quarantenaire de 1960 à 2000 avec nos alliés socialistes ; et de 2000 à 2012 avec le Pds.
Mais tout le monde peut reconnaître que le président pose les bases structurelles de l’émergence du Sénégal’’. La coordonnatrice de la Cojer, Thérèse Faye, s’inscrit dans la même logique. ‘’Notre objectif est de réélire Macky Sall en 2017 ou 2019. Nous ne pouvons pas convaincre les Sénégalais si nous n’avons pas ces petites astuces, si nous ne sommes pas bien outillés. Si on travaille sans communiquer, les gens ne seront pas au courant. Ce qui équivaut à pas grand-chose. Tout se résume à la communication, nous allons jouer avec les réalités du moment’’, a soutenu la directrice de l’agence de la Case des tout-Petits. Avant d’annoncer une série de conférences départementales sur le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc).
MOUSTAPHA DIAKHATE SUR LES JETS DE PIERRES A L’UCAD
‘‘Ceux qui ont fait ça doivent le payer et très cher’’
Le président du groupe parlementaire BBY, Moustapha Diakhaté, a quant à lui joué aux prolongations de l’affaire du caillassage du bus présidentiel à l’université. C’est en véritable faucon qu’il se positionne pour les suites à donner à cette affaire. ‘’Ce n’était pas le gros des étudiants mais des étudiants manipulés. Ce sont des vermines qu’il faut extraire de l’université et qu’il faut sanctionner. Macky Sall est le plus grand réformateur de l’université sénégalaise. Ceux qui ont fait ça doivent le payer et très cher’’, a-t-il clamé devant les jeunes de la Cojer.
‘’Marchez le torse bombé, ne rasez pas les murs ! Ce que Macky Sall a fait pour l’université personne ne l’a fait’’, poursuit-il à leur attention. Moustapha Diakhaté se dit ulcéré par la non-compréhension de la symbolique qu’essayait de véhiculer le président de la République en se rendant à l’Ucad. ‘’Les gens n’ont pas décrypté le message qu’il voulait lancer. Celui d’un fils de paysans issu d’une famille pauvre et qui devait être la fierté de tous les étudiants. Ces étudiants doivent se dire qu’ils peuvent bien réussir comme Macky Sall. Il a eu un parcours atypique. On peut être d’une famille pauvre et réussir, c’est ça la République. C’est le seul régime qui garantit pareille liberté et il faut se battre pour la défendre’’, lance-t-il.