Qu’on la prenne à la légère ou, au contraire, qu’on y accorde une attention toute particulière, la St Valentin est LA fête qui, par excellence, s’est imposée à travers le monde comme une inévitable institution. Chaque 14 février, au Sénégal, les passions se déchainent surtout lorsqu’il s’agit… d’argent!
Les fleuristes, les restaurateurs et mêmes les opérateurs téléphoniques s’y sont mis : la Saint-Valentin, au Sénégal, se fête aujourd’hui au même titre que toutes les autres fêtes ‘’héritées’’ de l’occident et pourtant, cette fête, qui autrefois fût une célébration païenne de la fertilité n’a, à priori, rien pour plaire aux habitants d’un pays en développement (et à majorité musulmane) comme le nôtre…
Tout commence, chaque année de la même manière, à coup de campagne publicitaires… ‘’Février, mois de l’amour ! Souscrivez au (…) pour recevoir des SMS d’amour à envoyer à l’élu(e) de votre cœur’’, écrit tantôt l’opérateur historique, alors que son rival va plutôt dans le sens de pousser ses abonnés, moyennant la promesse d’un lot de plusieurs millions de francs, de participer à un jeu concours via message.
On l’a bien compris : pour eux comme pour les autres marketeurs sénégalais (qu’ils soient dans l’offre de service, le commerce ou l’alimentaire), l’objectif de la St Valentin est de thésauriser un maximum!
D’un coté moins ‘’macroéconomique’’, on constate aussi que les petits commerçants, en particuliers ceux labélisés ‘’commerçants pour femmes’’, n’y vont pas de main morte en matière de promotions spécial St Valentin. Jeune Afrique, consacre d’ailleurs cette année un article à ces commerçant(e)s des affaires de cœur :
Pour ‘’pimenter à loisir la Saint-Valentin qui s’annonce, le Sénégal peut compter sur des valeurs sûres : les "bine-bine" (ceintures de perles), les pagnes "béthios" (façon minijupe) ou "noci" (effilochés à la main, et qui en deviennent quasi transparents)… Sans oublier l’inévitable "tchouraye", l’encens local, dont les effluves sensuelles sont censées chavirer l’homme le plus réservé (…) Au menu, senteurs, perles, pagnes "soci" et divers produits en mailles, afin de "rester ancrée dans l’identité africaine.", explique l’auteur dudit reportage, publié hier sur le site officiel du célèbre hebdomadaire panafricain.
Ainsi, raconte Jeune Afrique, de plus en plus nombreux sont ceux qui se lancent sur ce ‘’créneau’’. Ndéye Khady Soumaré, alias Kira (de la boutique de lingerie du même nom), et Nafissatou Diop, toutes deux propriétaires de marques locales de lingerie (et plus, si affinités) témoignent dans ledit reportage de l’expansion de ce marché relativement neuf mais définitivement juteux :
‘’Lingerie coquine, crèmes aphrodisiaques, sex-toys… À Dakar, les accessoires de séduction font un carton, mais s’acquièrent en toute discrétion (…) les clientes peuvent compléter leurs emplettes avec divers produits et accessoires dédiés : cosmétiques coquins (encens, huiles de massage, crèmes aphrodisiaques, parfums de draps) et divers accessoires (Boules de geisha et menottes en fourrure venues du Nord) côtoient encensoirs et dessous en maille de facture locale.’’, raconte le reporter.
Mieux encore, la Saint-Valentin s’accompagnerait, pour les clientes, de véritables sessions de counceling. Kira témoigne :
"Je leur ai appris les techniques de massages, puis j’ai élargi mes enseignements aux arts de la table, avant de passer à des choses plus coquines sur la façon d’éveiller et de retenir son mari : les astuces, les scénarios, les positions…", explique la styliste, diplômée en management, ajoutant qu’elle avait pris conscience que sa clientèle est également en demande de conseils pour entretenir la passion conjugale.
"J’exerce mon activité dans un contexte musulman, mais la religion n’a jamais interdit à une femme mariée d’exhiber sa sexualité avec son mari", chute le reporteur, citant sa source…