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Un an après son assassinat : Bassirou Faye hante toujours l’Etat
Publié le lundi 17 aout 2015  |  Le Quotidien
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© aDakar.com par DF
Le procureur de la République annonce l`identification du présumé meurtrier de l’étudiant Bassirou Faye
Dakar, le 15 octobre 2014- L’individu suspecté dans la mort de l’étudiant Bassirou Faye, le 14 août dernier sur le campus de social de l’UCAD, a été identifié, a indiqué, mercredi en conférence de presse, le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye.




14 août 2014-14 août 2015. Il y a un an Bassirou Faye était assassiné dans l’enceinte du campus universitaire. Ce vendredi, l’Ucad va se souvenir de ce «martyr» à travers une commémoration qui va être perpétuée chaque année. Malgré le temps qui passe, les étudiants sont toujours étreints par la douleur et réclament justice.

La matinée d’aujourd’hui sera dédiée aux hommages. Figés encore dans la douleur, les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar remettront le film de l’assassinat de Bassirou Faye durant l’après-midi du 14 août 2014. Les discours enfiévrés rappelleront les différents «martyrs» qui sont tombés à l’Ucad.

Sous un ciel menaçant et une chaleur étouffante, les étudiants font des aller-retour dans le Campus social de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. En cette matinée du mercredi, veille de la commémoration de la disparition de Bassirou Faye, la peine est écrite sur des tracts distribués et affichés sur les différents pavillons. Ils disent : «L’Ucad se rappelle de son martyr, feu Bas­sirou Faye ce 14 août 2015 au campus social. Justice ! Justice ! Justice !!!», Sur place, une photo du disparu, habillé en polo, fait frémir les passants qui sont encore sous le choc.
Au pied du pavillon D, un couloir attire toutes les attentions. Des pierres rangées le long des deux sorties montrent que ce lieu est un «symbole». A l’intérieur, des gros cailloux forment un cercle comme une pierre tombale. «Couloir Bas­sirou Faye, Repose en paix». C’est ici que l’étudiant a été abattu par un policier. Ce jour-là, le campus était en ébullition. Les étudiants et les Forces de l’ordre se sont frottés... sang répit. Des échanges de grenades lacrymogènes et de pierres ont rythmé cette chaude journée. Dans la foulée, une balle atteint l’étudiant inscrit à la Faculté des sciences et techniques. Il se vide de son sang. Il meurt.
Aujourd’hui, les témoins de cet instant dramatique vivent toujours avec ce douloureux souvenir. Cette année, les amis de Bassirou Faye logent à la 76 L. Loin de la 51 E et ses fantômes. Sette Diagne, étudiant à la Faculté des sciences et techniques, et ancien camarade de chambre du défunt, très décontracté, s’affaire aux préparatifs de cette journée. Il dit : «Un mémorial va être construit en son honneur. Nous avons discuté de cela avec le directeur du Coud et pas mal d’autorités universitaires qui nous ont donné leur aval.»
En visite à l’Ucad récemment, le chef de l’Etat avait annoncé que l’ouverture du procès est prévu en octobre après que le procureur de la République a requis le renvoi du policier Tombong Walli devant la Chambre criminelle pour homicide volontaire. Témoin oculaire du drame, Sette Diagne demande jus­tice. Sans plus. «Tout ce que j’ai à dire sur cette affaire, je l’ai évoqué devant les enquêteurs de la Division des investigations criminelles et réitéré devant le Procu­reur», dit-il. Un jour, la vérité jaillira sans doute. Et le cérémonial sera annualisé.

Ancienne chambre de Bassirou Faye
51 E dans le noir
Pavillon E. Deuxième étage à gauche. Deux matelas sur lesquels sont affalés des étudiants qui révisent sont séparés par la porte. C’est la chambre 51 où logeait le défunt Bassirou Faye l’année dernière. Trois lits trônent dans la chambre au sein de laquelle un ordinateur distille des Khassaïdes. Sur son ancien lit, un drap noir bien posé, une lampe accrochée au mur, un ventilateur à côté. Sur place on retrouve des étudiants fiers d’occuper cette chambre. Pour eux, Bassirou Faye est un martyr. Ils attendent avec patience l’ouverture du procès et espèrent que le coupable sera puni à hauteur du crime qu’il a commis.
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