Pour avoir dit des contrevérités, Mbaye Ndiaye s’est condamné sans le savoir. Le chauffeur de Tata, à l’origine d’un accident sur la route de Mbao, a été condamné à une peine de deux mois ferme, plus une suspension de 3 ans de son permis de conduire.
Son seul tort aura été le mensonge ! Mbaye Ndiaye aurait pu échapper à une peine d’emprisonnement, s’il n’avait dit que la vérité. Seulement, piqué par on ne sait quelle mouche, il s’est enfoncé dans ses mensonges et a fini par indisposer le juge qui lui a infligé deux mois de prison. Et pourtant, ce n’était pas un cas difficile à traiter.
Hier, à peine le juge a-t-il commencé à lui expliquer les raisons qui lui ont valu une comparution devant leur juridiction, que le prévenu l’a interrompu pour se lancer dans des explications tirées par les cheveux. ‘’Je ne l’ai pas heurté. Quand je me suis rendu compte qu’il était par terre, je me suis arrêté et je suis venu voir ce qui s’était passé’’, a commencé par dire Mbaye Ndiaye avec une certaine agitation. ‘’D’ailleurs, ce sont les vendeuses de poissons qui étaient sur les lieux qui m’ont fait savoir qu’il était ivre et que durant toute la journée, il ne cessait de s’étaler sur la route’’, a-t-il ajouté.
‘’Donc, tu veux dire qu’il s’est couché lui-même, s’est fracturé lui-même et est devenu mort naturellement ?’’ lui a lancé le procureur. ‘’Il n’a pas été tué sur le champ. Il a rendu l’âme à l’hôpital Fann’’, a rétorqué le prévenu. Très remonté, le juge de lui dire : ‘’Est-ce que tu sais que dans le certificat médical, il est écrit : polytraumatisme, polyfracture, ainsi qu’une hémorragie interne ?’’
Ensuite, le juge l’a interrompu et a donné la parole à son avocat. Celui-ci, sachant que son client était en train de s’enfoncer, a pris son contrepied. ‘’Il ne dit pas la vérité, parce que ses déclarations sur le Pv en disent assez’’, a-t-il lancé à l’endroit du tribunal. Le conseil d’ajouter : ‘’C’est parce qu’il est devant une situation assez particulière qu’il a peut-être choisi de se comporter ainsi. Et que, dans ce pays, certaines personnes se prennent pour des spécialistes en droit, allant jusqu’à donner un certain système de défense à certains prévenus’’. Finalement, il a demandé une application bienveillante de la loi. Mais le juge a finalement prononcé une peine de deux mois de prison ferme, plus une amende de 56 000 francs CFA, sans compter une suspension du permis de conduire, pour une durée de trois ans.
Non sans lui expliquer qu’il aurait purgé une plus grande peine, sans son avocat. Et voilà le résultat des mensonges…