Bien que reconnus coupables de rassemblement illicite, le président de l'Association des clients et sociétaires des institutions financières (ACSIF), Famara Ibrahima Cissé, et ses quatre camarades ont été dispensés de peine.
Le président de l'Association des clients et sociétaires des institutions financières (ACSIF), Famara Cissé, et ses quatre camarades arrêtés le 3 août dernier ont vraiment la baraka. Après avoir échappé à la prison lors de leur inculpation, hier, leur casier judiciaire a pu être sauvé. Bien que déclarés coupables de rassemblement illicite, ils ont bénéficié d’une dispense de peine, comme sollicité par le parquet dans son réquisitoire. ‘’On n’a pas affaire à des délinquants. Ils ont certes violé la loi, mais il ne sert à rien de ternir leur casier. Donc il faut leur accorder une dispense de peine’’, a dit le substitut Adama Ndiaye.
Quand le parquet épouse le combat de l’ACSIF
Ce qui fait que Me El Hadj Diouf a renoncé à sa plaidoirie pour se rapporter au réquisitoire du parquet qu’il a jugé ‘’excellent’’. En effet, dans son réquisitoire, le parquetier ne s’est pas limité à demander une dispense de peine. Il a épousé le combat de l’ACSIF, en laissant entendre qu’il était nécessaire d’avoir une telle association dans le secteur bancaire. Toutefois, il n’a pas apprécié la démarche des prévenus, le 3 août dernier. ‘’Ils se sont trompés de démarche, car après l’interdiction préfectorale, ils se sont présentés sur les lieux’’, a-t-il soutenu. Et de lancer aux prévenus : ‘’Pour que l’association mérite le respect de la population, il faut qu’elle respecte les décisions de l’autorité.’’
Seulement, durant l’interrogatoire d’audience, Famara Ibrahima Cissé et ses coprévenus Cheikh Moustapha Nguer, secrétaire général de l’ACSIF, Abdou Diouf, SG départemental de Thiès, Moussa Guiro et Antoine Mendy, membres actifs, ont laissé entendre qu’il ne s’agit pas d’une défiance de l’autorité. Selon le président, ils étaient sur place, agence Roume de la Société générale de banques au Sénégal (SGBS), non pas pour tenir un sit-in, mais pour informer de l’interdiction préfectorale. ‘’Les journalistes nous ont trouvés sur place et pendant qu’on s’adressait à eux, la police est venue nous embarquer’’, s’est défendu Famara Ibrahima Cissé. Lui et ses coprévenus ont été arrêtés, le 3 août dernier, à la suite d’un rassemblement tenu devant la SBGS pour dénoncer l’augmentation des frais de désengagement appliquée par la banque sans autorisation de la Banque centrale.
Toutefois, les prévenus comparaissaient libres car, ils ont été mis en liberté provisoire, après leur déferrement au parquet, le lendemain mardi 4 août. Maintenant, ils sont définitivement libres.
FATOU SY