Louise Badiane, une enseignante à l’université américaine de Bridgewater, dans l’Etat de Massachussetts, a suggéré, mercredi, à Ziguinchor (Sud), de privilégier une approche scientifique dans le cadre de la recherche d’une paix définitive en Casamance, en proie depuis 1982 à un conflit armé.
‘’Les chercheurs en sciences sociales et en développement doivent tous aider les deux parties (l’Etat du Sénégal et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance,MFDC), à utiliser des données scientifiques fiables et valides, approuvées par les populations’’, a-t-elle déclaré à des journalistes.
Mme Badiane, qui est aussi une consultante à la Banque mondiale, intervenait lors de la cérémonie d’ouverture d’un séminaire de restitution de recherches sur la paix et le développement socio-économique de la Casamance.
Cette rencontre, qui prend fin jeudi, est organisée par l’Université
Assane Seck de Ziguinchor, avec l’appui du Fonds pour le maintien et la construction de la paix (SPF), financé par la Banque mondiale.
‘’Quand vous faites la recherche, vous partez d’une approche
scientifique pour collecter des données (entretien, questionnaire). Ce sont ces données qui vont nous aider à approcher la vérité et à trouver les voies et moyens pour arriver à une solution durable’’, a-t-elle soutenu.
L’anthropologue de formation indique que les acteurs du conflit casamançais pourront utiliser les résultats de ces études pour créer des programmes allant dans le sens de contribuer à une paix durable dans la zone Sud.
La Banque mondiale a subventionné 18 projets de recherche depuis février dernier, pour trouver des solutions au conflit qui oppose depuis 1982 l’Etat du Sénégal au Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) , renseigne un document remis aux journalistes.
A travers ces projets de recherche, l’institution financière cherche également à booster les activités de développement socio-économiques dans la région naturelle de la Casamance (Ziguinchor, Kolda et Sédhiou).
Au total 65 chercheurs et 90 étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor ainsi que 10 membres de la société civile ont participé aux projets de recherche, précise le document.
Les thèmes de ce projet s’articulent autour de l’impact du conflit sur l’environnement, les ressources naturelles et l’économie de la Casamance, les aspects socio-culturels et politiques, la question des personnes déplacées, le chômage des jeunes, la violence basée sur
le genre.
Le rôle des femmes du bois sacré et de la diaspora casamançaise, les enjeux géopolitiques et obstacles au processus de la paix, de 1982 à nos jours, et le problème des mines sont les autres thèmes abordés par les chercheurs de l’Université Assane Seck.
‘’Les résultats de ces études seront diffusés auprès de tous acteurs impliqués dans le processus de la paix et du développement en Casamance y compris les acteurs étatiques, les partenaires au développement, les ONG au niveau national et international’’, souligne le document.
Il annonce que ‘’les rapports des projets issus de ces recherches seront mis en ligne sur le site de l’Université Assane Seck et diffusés à travers les médias et la presse écrite à partir de septembre prochain’’.