En écho au tollé soulevé par les images des taxis empruntant une voie piétonnière au-dessus de l’autoroute à péage et la RN1, le gouvernement a décidé des mesures draconiennes comme le retrait du livret des taximen, ainsi que des poursuites judiciaires.
Dans Le Quotidien d’hier, Sucré-Salé relevait la désinvolture du taximan qui a voulu éviter les embouteillages de l’autoroute à péage et de la RN1 en empruntant l’une des passerelles qui enjambe ces voies. Les mauvais exemples créant toujours des émules dans ce pays, d’autres congénères l’y ont suivi, comme l’ont relevé les réseaux sociaux. Eh bien ! il faut croire que pour une fois, les autorités ont voulu sévir pour refréner dans l’œuf cette nouvelle marque d’indiscipline caractéristique.
Dans un communiqué publié hier, le ministère des Infrastructures, du Transport terrestre et du Désenclavement a annoncé des sanctions à l’endroit du conducteur du taxi immatriculé DK 7532 R et de tous ses compagnons d’indiscipline. Le document annonce ainsi que «le ministère a engagé une procédure de retrait du livret de conducteur de ces chauffeurs de taxi, conformément à l’art. 21 du décret 67-149 du 10 février 1967…» En plus de cela, poursuit le communiqué, «le ministère a déjà saisi le Garde des sceaux, ministre de la Justice, ainsi que le ministre de l’Intérieur et la Sécurité publique en vue de l’ouverture de poursuites judiciaires contre les auteurs dudit comportement infractionnel. Le cas échéant, l’Agence des travaux et de gestion des routes (Ageroute) se réservera le droit de se porter partie civile pour préserver et veiller à l’utilisation judicieuse des infrastructures routières.»
Des personnes proches du ministère dirigé par Mansour Elimane Kane, interpellées hier, ont justifié ces mesures par rapport au danger que ce genre de comportement fait peser à tout le monde. Ces personnes font remarquer que ces passerelles n’ont pas été conçues pour servir de voie de passage à des véhicules à moteur. «Imaginez que ces passerelles s’affaissent sous le poids de ces véhicules, qu’est-ce que cela pourrait avoir comme conséquences ?», demandent-elles, sachant que la réponse ne pourrait être que macabre. Pas étonnant que dans ces conditions, le Garde des sceaux ait été saisi et promis d’activer le procureur de la République, «puisque ce dernier n’avait pas jugé utile de s’autosaisir», se désolent ces hauts fonctionnaires. Mais les mesures disciplinaires ne vont pas s’arrêter là, s’il faut en croire le communiqué des services de Mansour Elimane Kane. Sous le prétexte d’endiguer les phénomènes d’indiscipline et d’incivisme, «qui sont en réalité les principales causes du grand nombre de morts et de blessés que l’on déplore», le ministère des Infrastructures va accélérer le processus de mise en place du permis à points.