Les acteurs du tourisme et de l’hôtellerie, regroupés au sein du comité de la station balnéaire de Saly-Portudal (Mbour, ouest), ont évoqué devant le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Maïmouna Ndoye Seck, les nombreux maux qui gangrènent le secteur qui, depuis plus d’une décennie, traverse ‘’une période extrêmement difficile’’.
’’L’activité touristique est caractérisée par une série de contre-performances économiques et financières avec la fermeture de beaucoup d’hôtels tels que Club Aldiana, Savana Saly, Domaine de Nianing, Espadon, pour ne citer ceux-là, ainsi qu’une chute libre des activités due à des facteurs internes et externes’’, a souligné, mardi, Ibrahima Sarr, secrétaire général du comité, lors d’une rencontre avec le ministre.
Cette situation est due, selon lui, à ‘’un énorme déficit de communication au niveau international en matière de promotion de la station balnéaire de Saly’’, a t-il relevé.
’’La seule image disponible de cette station demeure la disparition des plages remplacées par des rochers et des enfants avec des pots à la main à la recherche d’une pièce d’euro’’, s’est indigné M. Sarr.
‘’La haute saison 2014-2015 en est une parfaite illustration pour tous, sauf sur le segment résidents et séminaires. Les raisons, que tout le monde connait déjà, sont la faiblesse du niveau des produits touristiques, l’érosion côtière, la défaillance de la propreté et l’assainissement, le phénomène des +talibés+, le harcèlement et la divagation des animaux dans les lieux réservés à la promenade des rares touristes disponibles’’, a-t-il énuméré.
La basse saison est caractérisée par l’absence de clientèle européenne, selon le porte parole des membres du comité de station, de l’avis de qui, la clientèle locale, les séminaires et autres colonies de vacances ont permis aux réceptifs hôteliers d’éviter des fermetures en cascade.
‘’L’hiver qui se pointe à l’horizon est plus inquiétant, parce que, pour l’instant, le marché français ne décolle pas. A ce jour, il n’y a pratiquement pas de charters prévus sur la destination et l’aérien reste encore cher. Des TO (Tours opérators) comme les voyages Fram ont annulé leurs rotations vols charters pour la période du 16 octobre au 11 décembre 2015’’, s’est alarmé Ibrahima Sarr.
D’après lui, le diagnostic est partagé entre les différents acteurs touristiques que sont l’Etat, les professionnels et les partenaires sociaux et l’ensemble de la réflexion autour de la problématique de la régression de la destination Sénégal a été consigné plus d’une fois dans un certain nombre de documents émanant des acteurs issus des différentes zones les différents ministres du Tourisme qui se sont succédé.
‘’Dans ce département, nous ne sommes plus dans la prospective mais dans l’urgence, pour ne pas dire dans l’extrême urgence, et un malade agonisant ne peut pas attendre les résultats des recherches cliniques des scientifiques dans leur laboratoire, mais juste d’un docteur pour soulager son mal en attendant’’, a lancé Ibrahima Sarr, ajoutant que, depuis 2006, ce sont ‘’les mêmes maux et avec les mêmes mots’’ que nous dénonçons les problèmes du tourisme.
Pour permettre la relance du tourisme dans le département de Mbour, les acteurs ont indiqué à Maïmouna Ndoye Seck les mesures qu’ils estiment urgentes à prendre : entre autres, l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de communication spécial pour la station touristique de Saly, la mise en place d’un plan de restauration de la voirie à l’intérieur de Saly, la mise en place d’une politique sociale pour stopper l’accès des talibés et de fous errants à l’intérieur de la station.
Ibrahima Sarr et ses collègues veulent aussi la mise en place d’un office du tourisme, en partenariat avec la mairie de Saly, qui soit le train d’union entre la station et l’Agence sénégalaise de promotion touristique (ASPT), pour prendre en charge les animations, les actions de promotion et de marketing ainsi que les activités de loisir.