Il est grand, costaud mais Moustapha Ngom est mentalement petit. C’est cet homme d’une quarantaine d’années qui a commis un crime odieux ce week-end à Thiès. Il est peint par les autorités en charge de l’enquête comme un détraqué mental, un fou. Une information largement confirmée par les rescapés du carnage.
Trouvés sur les lieux du drame, Moussa Kassé et Lamp Kane peignent l’homme d’une quarantaine d’années comme une personne «mi-sainte, mi-folle». Les deux seuls témoins des faits disent connaître l’homme parce que non seulement ses propres enfants ont appris le Coran dans le daara mais aussi que «Dubaï», comme ils l’appellent, fréquente les arrêts d’autobus notamment à Diassap et au passage à niveau de la voie ferrée, puisqu’étant vendeur de produits de massage. «Il est souvent déséquilibré et bavard.»
Une information balayée d’un revers de la main par les autres talibés du daara. Selon eux, l’homme est un criminel qui a «mûri son acte». «Un malade mental ne peut pas avoir des enfants et construire une maison tout près du daara. Mieux, ses enfants étaient apprenants ici. Il est bien portant. C’est une personne malintentionnée qui a cambriolé le lieu d’habitation des talibés et agressé trois d’entres eux. Il a commis un crime, il doit être arrêté, jugé et condamné comme tous les criminels», ont-ils plaidé.