Le dossier des quatre étudiants arrêtés suite au caillassage du convoi présidentiel a été transmis hier au juge du sixième Cabinet d’instruction de Dakar, Augustin Diouf, à la suite de leur défèrement. Le juge leur a notifié une ordonnance de mise sous mandat de dépôt, comme requis par le Parquet.
Les senteurs ne sont pas bonnes pour quatre étudiants accusés d’avoir saboté le passage du chef de l’Etat à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), il y a dix jours maintenant. En effet, leur dossier a atterri hier devant le juge du sixième Cabinet d’instruction de Dakar. Celui-ci n’a par la suite pas mis du temps pour notifier une ordonnance de placement sous mandat de dépôt au secrétaire général adjoint du Mouvement des élèves et étudiants libéraux (Meel) et ses camarades, à la suite de leur inculpation pour association de malfaiteurs et actes et manœuvres de nature à jeter le discrédit sur les institutions de la République. Ces chefs d’inculpation subodorent le pire pour les quatre étudiants dont une fille qui espéraient un jugement en flagrants délits. En tout cas, le magistrat Augustin Diouf n’a pas tremblé en suivant le réquisitoire du procureur de la République qui a requis le mandat de dépôt. Une mesure qui a entraîné leur acheminement à la Maison d’arrêt de Rebeuss pour El Hadji Diaw, Bara Ndiaye et Amadou Ndiaye, et une conduite à la Maison d’arrêt pour femmes (Maf), concernant l’étudiante Ami Diouf. En principe, ces quatre étudiants devraient rester au moins 6 mois en prison. Avant peut-être d’espérer une liberté provisoire ou une ordonnance de non-lieu en leur faveur. En attendant, leur dossier a été envoyé en instru0ction. Cela dit, la procédure intentée contre le Sg adjoint du Meel et ses supposés complices risque d’être longue. Ce qui laisse entendre que les étudiants incriminés ne seront pas jugés avant 6 mois, le temps que doit durer au maximum l’instruction de leur dossier.
Avocat de El Hadji Diaw, Me Abdou Dialy Kane dit souhaiter que «justice soit rendue en fonction des éléments à la disposition des juges». L’avocat, qui s’attendait à une procédure de flagrance, se dit «choqué» par la décision du juge d’instruction. «Les chefs d’inculpation sont d’une gravité sans commune mesure avec les faits. C’est ridicule. Une procédure de flagrance aurait suffi», regrette Me Kane.