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Mata Sy Diallo, ex présidente du mouvement national des femmes progressistes: ‘’Niasse a négocié mon départ du gouvernement pendant qu’on m’opérait’’
Publié le mardi 11 aout 2015  |  Enquête Plus




Mata Sy Diallo a profité de son meeting de ralliement pour solder ses comptes avec Moustapha Niasse. Selon l’ancienne ministre du Commerce, malgré tous les sacrifices consentis au sein de l’Afp, Moustapha Niasse et ses camarades progressistes ont tenté de l’humilier en la limogeant, dit-elle, pendant qu’on l’opérait en France. Entretien.



Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à quitter l’Afp pour rallier le Gp ?

Je crois que je n’ai pas besoin de revenir sur les raisons qui fondent mon action. Parce que tous les Sénégalais et même ceux de l’extérieur ont suivi les problèmes qu’il y a dans l’Afp depuis le 10 mars 2014. Donc tout le monde connaît les problèmes que nous avons vécus depuis lors. Nous avons été, moi et mes camarades de Kaffrine, depuis 2002, Malick Gackou depuis 1999, des militants disciplinés comme nous l’avions été au Parti socialiste. Nous avons été loyaux, travailleurs avec esprit de sacrifice. On s’est sacrifiés, on a sacrifié nos biens, notre temps et nos enfants, nos familles, dans l’intérêt de l’Afp. Mais nous n’avons pas récolté les bons résultats.

J’ai préservé mon secrétaire général de certains problèmes qu’on voulait lui créer en me proposant, deux mois après mon adhésion à l’Afp, de le remplacer comme Premier ministre en plus d’une importante somme d’argent. Sachant qu’à l’époque cette proposition ne visait pas à me faire plaisir mais plutôt à l’humilier, j’ai refusé alors que ça aurait pu être l’intérêt de mes militants, de mes enfants et de ma famille. Mais moi, je regarde l’intérêt des Sénégalais et non mon intérêt personnel ou l’intérêt uniquement de ma famille. Et je n’aime pas l’injustice et l’humiliation qu’on fait à un individu, j’ai toujours combattu cela. Autant j’ai refusé cela, autant on a cherché à m’humilier ; au lieu de me rendre la bonne monnaie de ma pièce, on a cherché à m’humilier.

Pourquoi dites-vous cela ?

Quand je suis partie me soigner en France, on a négocié mon départ du gouvernement. On m’a limogée pendant qu’on m’opérait en France. Quand je suis revenue de France, on a négocié mon départ de la SNR (Société nationale de recouvrement) comme président du Conseil d’administration. Mais comme le bien matériel n’est pas trop important pour moi, j’ai simplement encaissé et supporté. Le 12 avril, quand je suis rentrée à Kaffrine pour accueillir le président de la République, Macky Sall dans le Ndoukoumane, j’avais la lettre que Moustapha Niasse m’avait envoyée pour me destituer. Si j’avais sorti cette lettre, l’accueil du président Sall n’aurait pas été ce qu’il a été. J’ai caché la lettre à mes enfants, à ma famille et à mes militants pour que l’accueil puisse bien se passer. Vous avez entendu le président Macky Sall me féliciter publiquement pour ce que nous avions fait pour le recevoir à Kaffrine. J’avais ma lettre de destitution dans mon sac. Non content de cela, alors que je n’avais pas été relevée de mes fonctions par le président de la République, on a envoyé cette lettre aux médias qui ont passé toute la journée à me vilipender en parlant de limogeage de Mata Sy Diallo.

Comment votre base a-t-elle réagi face à cette situation ?

C’est cela même qui a fait que les jeunes de Kaffrine se sont révoltés. Et ceux de Koungheul ont été les premiers à fustiger cette attitude des responsables de l’Afp de vouloir m’humilier en m’écartant du gouvernement et de la SNR. C’est ce jour-là que Koungheul a dit que si cela se confirmait, ils allaient me demander de quitter l’Afp. Le lendemain, le département de Kaffrine a fait la même chose et le surlendemain, les cadres se sont invités dans ce combat. Et vous les avez entendus me demander de tourner le dos à l’Afp et d’adhérer au Grand parti. Je ne peux qu’accepter cette demande parce que l’intérêt de mon militantisme, c’est d’aider les populations de Kaffrine, particulièrement sa jeunesse et ses femmes. C’est ainsi que j’ai décidé d’aller avec mon ami, celui qui m’a toujours appelée ma mère dans le parti et qui m’a toujours considérée et traitée comme telle. Ce n’est pas seulement de vains mots. A partir d’aujourd’hui donc (NDLR : samedi dernier), j’ai décidé de suivre la jeunesse de Kaffrine et d’aller au Gp.

Qu’est-ce que Mata Sy Diallo peut aujourd’hui apporter au Gp ?

Vous avez vu la mobilisation d’aujourd’hui, vous avez vu toute la région de Kaffrine derrière Malick Gackou. Je crois que pour un responsable politique, le plus important, c’est d’avoir des électeurs. Parce que si tu n’as pas d’électeurs, tu ne peux pas gagner une élection présidentielle. Ce que je lui apporte, vous-mêmes pouvez dire si c’est important, oui ou non. En rejoignant le Grand parti, j’ai signé la mort de l’Afp dans le Ndoukoumane. J’ai voulu à un moment donné me reposer en diminuant mes activités surtout politiques. Mais aujourd’hui, j’ai décidé d’accompagner Malick Gackou dans tous les départements du Sénégal pour convaincre les Sénégalais de rallier le Grand parti.
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