Les enfants dans la rue peuvent constituer une cible pour les groupes terroristes désireux de recruter des combattants, a signalé le journaliste français André Lambert, vendredi, à Dakar.
"La jeunesse vulnérable" peut être utilisée par les organisations terroristes lorsqu’il s’agit de recruter du personnel "pour renforcer leurs effectifs", a-t-il averti, soulignant que les enfants dans la rue sont potentiellement utilisables à cette fin.
Le groupe djihadiste nigérian Boko Haram utilise des enfants abandonnés à leur sort par leur famille, pour grossir ses rangs, a-t-il dit lors d’une conférence de presse, à Dakar.
Lambert dit vouloir, pour mettre en garde les enfants contre ce risque-là, confectionner des supports de sensibilisation, à savoir des vidéos et des bandes dessinées, à l’attention de cette frange de la société.
Ce journaliste basé depuis quatre ans au Sénégal, où il dirige l’association de soutien aux enfants "Cantine du cœur", promet de distribuer gratuitement ces supports à cette catégorie sociale, afin de la conscientiser sur le terrorisme.
"Je suis persuadé qu’il faut sensibiliser cette jeunesse, pas avec des articles, car ils n’ont pas le temps de lire, mais les sensibiliser de manière simple et didactique, avec des images", a-t-il affirmé.
Lambert estime que cette forme de sensibilisation peut permettre aux enfants dans la rue de "ne pas se laisser soudoyer par des terroristes" et de "ne pas adopter l’idéologie" de ces derniers.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a identifié le "phénomène des enfants dans la rue" parmi les "nouvelles menaces sécuritaires identifiées dans la région" ouest-africaine.
Au Sénégal, quelque 150 mille enfants abandonnés par leur famille circulent dans les rues de Dakar et d’autres villes du pays, selon la Cédéao.