Nd. Founé a été déférée au parquet par les policiers du commissariat de Pikine. Elle a reconnu avoir tué son nouveau-né par étranglement. Elle ne voulait pas être la risée de sa famille.
‘’Dans la journée du samedi 1er août, j’étais seule dans ma chambre. J’ai étranglé mon bébé né la veille. Après avoir vérifié qu’il ne bougeait plus, je l’ai couvert avec un pagne et je suis sortie. J’ai rencontré une dame à qui j’ai dit que mon bébé est décédé. A son tour, elle a averti un autre voisin qui a informé le chef de quartier. Ce dernier a contacté la police’’. Telles ont été les révélations faites par la dame Nd. Founé aux enquêteurs du commissariat de Pikine. Ensuite, elle est largement revenue sur les circonstances de sa grossesse qu’elle a cachée à tous les membres de sa famille, par ‘’peur de représailles’’.
Après son divorce, elle a quitté son village pour rallier la capitale, dans le but de chercher des lendemains meilleurs. C’est ainsi qu’elle a fait la connaissance d’un certain Sylla. De cette rencontre est née une idylle et des rapports intimes consentants. Puis l’idylle a pris fin. Toutefois, la femme de ménage a déclaré ignorer l’auteur de sa grossesse. Mais qu’elle a suivi toutes ses visites prénatales. Arriva le matin du 29 juillet. ‘’Lorsque j’ai ressenti des douleurs au bas-ventre, j’ai quitté ma maison aux Parcelles Assainies. En cours de route, les douleurs se sont intensifiées. J’ai accouché en pleine rue devant un magasin et sans assistance d’un bébé de sexe féminin’’, a-t-elle confié.
Après son accouchement, elle ne pouvait pas retourner chez elle, vu que personne n’était au courant de sa grossesse. Elle a pris un taxi et s’est rendue dans un établissement sanitaire. Elle a été internée, selon elle, pendant trois jours, avant d’être libérée, le vendredi soir. Elle est allée se refugier à Dalifort, chez une copine. Cette nuit-là, désemparée, elle a cherché une solution à son problème. Dans un premier temps, elle a voulu remettre son nouveau-né à un inconnu, avant de prendre la décision de le tuer. ‘’J’ai agi de la sorte, car j’étais dans le désarroi. Je ne savais plus quoi faire et je n’ai pas eu l’idée de confier la garde de mon enfant à des sœurs catholiques. Ma situation était compliquée. Il y avait certes des gens qui pouvaient m’apporter de l’aide, mais j’ai pensé à mon père, aux habitants de mon village et enfin à mon ex-époux. Cela m’a poussée à donner la mort à mon enfant’’, a conclu Nd. Founé, devant les hommes du commissaire Moustapha Diouf.
Agée de 23 ans, divorcée et mère de deux enfants, Nd. Founé a été déférée au parquet pour infanticide.