Attention danger ! En plus de sa vétusté et de sa fragilité, le collecteur d’eaux usées de Hann-Fann, vieux de plus de 70 ans, constitue une véritable menace pour les populations. Ce canal qui croule sous son agression par 107 édifices réalisés sur son emprise et 99 concessions à usage d’habitats et de commerces, est très dangereux avec une forte teneur en gaz H2S et des conséquences sanitaires. C’est pour désamorcer la bombe écologique qu’il représente, que l’Etat a décidé d’engager des travaux de réhabilitation et d’urgence dans moins d’un mois pour un coût total d’environ 6 milliards de F Cfa
Son circuit tracé depuis les années 40, traversant donc des zones alors inhabitées, le collecteur des eaux usées de Hann-Fann constitue une véritable poudrière, menaçant des populations de Hann, Castor, Hlm, Bopp, Fann, etc. et une partie de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar. Non seulement son état de vétusté est inquiétant, mais il est dangereux avec une forte contenance de gaz H2S, des conséquences sanitaires. Ce canal, annexé et agressé par 107 édifices réalisés sur son emprise et 99 concessions à usage d’habitats et de commerces, nécessite d’agir vite et trouver des solutions. C’est en ce sens qu’un diagnostic et réalisation de travaux d’urgence sur ce collecteur a été réalisée. La restitution des résultats de cette étude a eu lieu hier, mardi 4 août à Dakar lors d’un atelier à l’initiative de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) et le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement.
Interrogé par Sud Fm Sen Radio, lors de la rencontre, Babacar Guèye, directeur général du bureau d’études Hydro-concept a déclaré que «le collecteur est vétuste, très affecté par son âge (70 ans, ndlr), par les différentes charges qui sont dessues, par la présence permanente d’H2S (gaz) qui attaque en permanence le réseau, par les surcharges hydrauliques». Pis, a-t-il relevé, «le collecteur collecte notamment 2200 ha, 500 mille équivalent habitants. C’est deux réunis font à peu près 800 mille équivalent habitant, ce qui fait plus d’une grande ville. Tout ça est drainé par le collecteur depuis Hann jusqu’au niveau de son exutoire qui se trouve à la corniche au niveau de l’université».
C’est pourquoi, Selon Mansour Faye, il y a nécessité de réagir très vite pour régler ce problème en initiant des travaux d’urgence. «Les grandes innovations sont les solutions rapides à mettre en œuvre pour que des risques liés non seulement aux éboulements mais aussi à l’inhalation de gaz toxique que les populations qui habitent le long de ce canal risquent de subir. C’est un réseau qui présente énormément de dangers et les dangers, ça n’attend pas. La sonnette d’alarme a été tirée par les populations elles-mêmes mais aussi par l’Onas pour que les travaux soient réalisés en vue de régler définitivement tous les risques», a indiqué le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement sur Sen Radio dont il était l’invité du journal parlé de 12h hier.
6 à 18 mois pour réhabiliter le canal de 7,7 km
Et Mansour Faye de souligner que, dans le Budget consolidé d’investissement (BCI) 2015 l’Etat a prévu de «réaliser des travaux à hauteur d’un milliard (F Cfa) pour régler 500 mètres linéaires de réseaux. En 2016, il est prévu, compte tenu des résultats des études qui chiffrent le coût, à peu près, à 6 milliards 600 millions (de F Cfa), de procéder à la réhabilitation totale de ce réseau du collecteur Hann-Fann». A l’en croire, ces travaux vont nécessiter des déplacements de populations. «Toute une panoplie de mesures seront prises soit pour déplacer des regards, soit pour déplacer des maisons. Il y a des endroits où, nécessairement, des déplacements de maisons seront effectués puisqu’il y a des regards qui sont dans des salons, la conduite passe sous des mosquées, au niveau de laboratoires d’université, des habitations», indique M. Faye. Toutefois, le ministre de l’Assainissement a rappelé qu’«il y a des solutions techniques qui permettent de faire des déviations de réseaux pour éviter le maximum possible de maisons déplacées. Mais il y aura quand même des maisons déplacées par ce que le circuit a été tracé depuis les années 40, traversant donc des zones alors inhabitées».
La durée des travaux de ce conduit, vieux de plus de 70 ans, d’une longueur de 7,7 kilomètres et d’une profondeur allant d’1,5 à 12 mètres, sera de plus d’une année. «Dans un premier temps, la première phase d’urgence va durer 6 mois environ. Ces travaux vont commencer dans moins d’un mois. La deuxième phase peut durer 12 à 18 mois, mais nous allons prendre toute les dispositions nécessaires pour accompagner les populations», a rassuré Mansour Faye.