Le Parquet général a requis cinq ans de prison ferme assorti d’un mandat d’arrêt contre le célèbre prêcheur de la RFM, Taïb Socé, jugé par défaut, ce lundi 3 août 2015 devant la Cour d’appel.
Poursuivi pour association de malfaiteurs et escroquerie, Taïb Socé avait été blanchi par le tribunal correctionnel de Dakar. Les juges l’avaient relaxé et condamné ses coprévenus Cheikh Tidiane Diakhaté et Moussa Touré à cinq ans dont 3 ans ferme ainsi qu’à une amende ferme de 500 000 F CFA. Les condamnés devaient payer des dommages et intérêts d’un montant de 160 millions de F CFA. Mais ce lundi, le substitut général Gormack Tall a estimé «qu’il y a lieu de rectifier» cette décision en condamnant tous les prévenus à 5 ans ferme.
Pour rappel, le célèbre prêcheur de la radio RFM avait pris part à une transaction sur de l’or portant sur un montant de 146 millions de francs CFA. Selon le plaignant, Moustapha Bassirou Sall dit Bouchra, Taïb Socé l’a appelé depuis Dubaï où il vit, pour lui demander si son ami dubaoïte avait besoin d’or. Ce dernier du nom de Ali a accepté et a fait une commande de 30 kg pour le prix de 111 millions de F CFA. D’après toujours le sieur Sall, son ami est venu au Sénégal et ensemble, ils sont partis en Gambie avec Taïb Socé et ses acolytes. Car, dit-il, Moussa Touré leur a fait croire qu’il était beaucoup plus facile de convoyer l’or à partir de la Gambie pour Dubaï.
Cependant, ils n’ont pas réussi car la déclaration a porté sur 30 kilogrammes, or ils voulaient convoyer une centaine de kilos. Finalement, les parties ont décidé de se tourner vers le Mali. Seulement, s’est désolé Moustapha B. Sall, après qu’il est retourné à Dubaï avec Ali, Taïb Socé l’a appelé pour lui dire que l’or a été volé dans le champ où il était enfoui. Lors de son procès, Taïb Socé avait accusé ses amis de l’avoir floué et n’avait reconnu avoir encaissé que 35 millions versés encore par la partie civile, lorsque l’opération de Banjul a échoué.
Malgré ses dénégations, le parquet avait requis une peine de deux ans de prison ferme et un mandat de dépôt contre le prêcheur qui bénéficiait d’une liberté provisoire après trois mois de détention préventive. Et trois ans contre ses acolytes qui se sont fondus jusqu’à présent dans la nature.
La Cour d’appel rend son délibéré le 31 août prochain.